Thème

Évangélisation ou prosélytisme : positions des intervenant-e-s

Position évangélique par Thomas Hodapp

En tant que peuple de Dieu, nous avons vocation de le faire connaître. Nous devons présenter à tous le moyen de salut qu'il a mis en place et inviter à le saisir par la repentance et la foi. Pour être complète, la présentation du plan de rédemption doit contenir un certain nombre de points indispensables. Il est aussi de notre devoir de chercher à convaincre nos interlocuteurs. Chacun est invité à participer à l'annonce de l'Évangile, en fonction des dons qu'il a reçus et en tenant compte du contexte dans lequel Dieu l'a placé.

Thomas Hodapp est évangéliste et travaille avec l'association France Évangélisation. Il est ancien dans son Église locale. Actuellement, il poursuit un master de théologie à la faculté Jean Calvin d'Aix-en-Provence.

Position protestante libérale par Dominique Hernandez

L’annonce de l’Évangile, dans une perspective libérale, relève d’une disposition au dialogue, avec ses chances et ses risques. Ce dialogue est fondé sur la reconnaissance d’autrui, engageant et invitant à la liberté de conscience et de parole, afin que chacun/chacune puisse trouver son chemin ou sa demeure. Inspirée par des récits évangéliques et plus largement du Nouveau Testament, cette annonce de l’Évangile en dialogue propose un renouvellement du sens, une métanoia de l’image de Dieu, de l’existence, des relations, de la compréhension du monde, en renonçant à l’objectif de conversion d’autrui, dans la confiance au Souffle de vie.

Dominique Hernandez, pasteure de l’Église protestante unie de France dans l’Église locale du Foyer de l’Âme à Paris depuis juillet 2019. C’est une Église engagée depuis son édification dans le protestantisme libéral, dans la fidélité à l’esprit de son fondateur le pasteur Charles Wagner. Elle veut témoigner de l’Évangile et de la grâce inconditionnelle en étant ouverte à toutes et tous

Position mennonite par James Krabill

Je voudrais montrer les fondements bibliques du témoignage chrétien avec quatre textes du Nouveau Testament qui soulignent le « Projet Shalom de Dieu » : sa nature cosmique (Col 1.15-20), ses implications personnelles (Rm 5.1), son application sociale (Eph 2.13-18) et son caractère invitant en ce que Dieu choisit de faire de l’Église le « modèle » prioritaire et le « messager » du Projet (2 Co 5.17-20). Si tout cela est vrai, alors cela façonne la raison d’être de l’Eglise – son identité véritable et son appel – dans toutes ses structures, fonctions et ministères. La question n’est pas : l’Église devrait-elle témoigner de l’œuvre réconciliatrice en Christ, mais plutôt y a-t-il quelque chose que l’Église est ou fait qui soit plus important que cet appel ? Que l’֤Église ait souvent très mal représenté le Projet cosmique Shalom de Dieu n’est pas une excuse pour ne rien faire. Mais au contraire, dans une attitude de repentance et un esprit d’engagement radical renouvelé, le peuple de Dieu devrait explorer activement des manières créatives et fidèles de « rendre compte de l’espérance qui est en lui, mais de de la faire avec douceur et respect » (1P 3.15-16).

James Krabill a été enseignant mennonite en matières bibliques et en histoire de l’Église pendant 20 ans parmi les Églises indépendantes d’Afrique de l’ouest. Depuis son retour aux États-Unis, il a été administrateur pour Mennonite Missions et ses partenaires en Amérique du Nord et dans 40 pays. À la retraite depuis 2018, il enseigne comme professeur adjoint au Anabaptist Mennonite Biblical Seminary et à la Dallas International University, et est l’éditeur responsable de la revue Ethnodoxology : A Global Forum on Arts and Christian Faith.

Ce séminaire ne peut pas être suivi séparément.
La formation Points chauds recommence en octobre 2023 :