Bruxy Cavey, l'interview
Interview avec Bruxy Cavey, orateur des journées d’étude du 19 au 21 juin 2020 au Bienenberg sur le thème « Un message à faire passer – Et si la Bonne Nouvelle était meilleure que tu ne penses ? »
Ton Église, The Meeting House au Canada, se présente comme “une Église pour ceux et celles qui ne vont pas à l’église”. Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment cela se traduit-il concrètement ? En quoi est-ce différent des autres Églises ?
À The Meeting House, nous nous considérons comme une communauté en mission, ensemble. Ce slogan (“ Une Église pour ceux et celles qui ne vont pas à l’église”) exprime ce qui est notre visée : faire de la place aux personnes spirituellement curieuses, qui viennent et qui ont des questions. Nous ne sommes pas simplement ouverts aux questions : nous les encourageons, par exemple par des temps de “questions-réponses” le dimanche après la prédication ou par des discussions en semaine sur la prédication du dimanche, discussions qui ont lieu dans les maisons (ce que nous appelons des “Églises à la maison”).
Quand vous avez lancé votre Église, qu’est-ce qui était important pour vous ? Et dans quelle direction les choses ont-elles évolué au cours des années ?
Ce qui nous motivait était d’apprendre à communiquer la bonne nouvelle de Jésus dans notre culture. Nous nous voyons comme des apprentis à vie dans ce domaine, car notre culture change constamment et parce qu’il y a toujours plus à découvrir sur Jésus.
Votre Église se situe dans la tradition anabaptiste : quels aspects de cette tradition sont importants pour vous et où vous en séparez-vous pour aller dans d’autres directions ?
Nous sommes touchés et encouragés par la centralité radicale de Jésus dans la tradition anabaptiste. L’anabaptisme n’est pas juste un mouvement pour la paix, un mouvement pour la simplicité ou un mouvement en faveur de la compassion.
Nous nous soucions de la paix, de la simplicité et de la compassion parce nous sommes un mouvement de Jésus, et Jésus nous conduit sur le chemin de la paix, de la simplicité et de la compassion. En tant qu’anabaptistes, nous ouvrons nos Bibles pour rencontrer Jésus. Et Jésus nous montre comment lire nos Bibles, du début à la fin.
En Amérique du Nord, certaines formes d’anabaptisme sont devenues, de manière compréhensible certes, séparatistes et légalistes. Nous nous en repentons. Nous voulons proposer au monde autour de nous et au reste du corps du Christ la bonne nouvelle de Jésus et de son Royaume.
« Jesus Collective » est un nouveau projet : de quoi s’agit-il ?
The Meeting House a été contacté par des centaines de pasteurs et de responsables d’Églises du monde entier ; ils nous racontent comment Dieu fait bouger les choses en eux, parce qu’attirés par la centralité renouvelée de Jésus au cœur de leur foi. Ces responsables sont à la recherche de responsables de même sensibilité pour réfléchir à des questions, trouver des encouragements et développer des compétences. Nous espérons que le projet “Jesus Collective” pourra aider à rassembler ces personnes et les équiper pour une pensée et une vie centrées sur Jésus.
En tant qu’Église, comment partagez-vous concrètement la Bonne Nouvelle auprès de personnes ayant peu à voir avec l’Église ou rien du tout ?
Nous commençons par Jésus. Et nous commençons par Jésus comme enseignant. Jésus n’a jamais repoussé ni rejeté les personnes qui se sont approchées de lui en tant qu’enseignant. Jésus s’est lui-même présenté, entre autres, comme “le maître”, l’enseignant (cf. Mc 14.14). Beaucoup de non-chrétiens sont prêts à faire ce premier pas par rapport à Jésus, comme un enseignant qui mérite d’être écouté. Nous aidons les gens à être dans une attitude d’apprentissage avec Jésus. Ensuite, Jésus lui-même peut leur enseigner qu’il est davantage qu’un enseignant.
« Jésus comme enseignant » : comme cela se concrétise-t-il dans la vie de votre Église ? Allez-vous dans la rue pour parler de votre foi à des inconnus ou organisez-vous de grands événements d’évangélisation ?
Cette approche s’exprime par la manière dont nous équipons nos membres à entrer en conversation avec leurs amis ou leur famille. Cette approche est aussi reprise dans notre cours (Ré)-Union, qui peut être suivi en groupe ou à deux, avec un ami ou une amie.
Même si j’ai fait pendant des années de l’évangélisation de rue ou du porte-à-porte, nous n’utilisons pas vraiment ces méthodes aujourd’hui à The Meeting House.