L'Église, à quoi bon? Récit d'une journée en Suisse
À la Chaux-d’Abel le 1er septembre 2019, toutes les communautés mennonites francophones étaient représentées pour la première édition des “Dimanches de Formation de la Pastorale Mennonite Romande” (PMR). Beaucoup ont choisi de ne pas organiser de culte dans leurs locaux afin d’encourager les membres à participer à cette journée sur le sous-thème « L’Église, à quoi bon ? ».
Pourquoi l’Église?
Le matin, on se demande « pourquoi l’Église ? ».
Des éléments de réponse sont donnés pendant le culte dans la parole de Marie-Noëlle Yoder adressée particulièrement aux enfants ; au travers des chants - dont l’un affirme que bien que de couleurs différentes, nous sommes les enfants d’un Père dont l’amour emplit nos cœurs, et fait de nous des frères et sœurs - et bien sûr dans les interventions de Michel Sommer et Denis Kennel.
Michel Sommer pose le cadre général : « Shalom (paix, justice, bien-être), le projet de Dieu pour le monde ».
Shalom entre Dieu et l’humanité
Shalom entre les humains, à l’intérieur de l’humain, avec le monde créé.
C’est dans ce projet, révélé dans la Bible entière et pour lequel Dieu choisit de recourir à l’être humain plutôt que d’agir seul que l’Église a un rôle à jouer.
Denis Kennel précise en expliquant que l’Église est à la fois manifestation du Shalom et aussi un moyen de sa réalisation en ce qu’elle regroupe des hommes et des femmes qui, malgré leurs différences, apprennent à vivre ensemble, réconciliés les un-e-s avec les autres par le Christ, dont l’œuvre à la croix nous rappelle que nous sommes toutes et tous et en tout égaux devant Dieu.
Et Denis Kennel le souligne, le monde croira à notre discours du Shalom de Dieu si nous pouvons lui présenter des lieux qui montrent que ce que l’on dit de Jésus et du Shalom est vrai et vaut la peine d’être vécu, « parce que ce qui se vit dans l’Église atteste la véracité de ce qui est proclamé ».
Un programme pour les enfants
Les enfants n’ont pas chômé pendant le culte : alors que les plus âgés unissent leurs forces pour lutter contre la progression d’une épidémie dans le monde, les plus jeunes peignent une toile représentant l’Église : pleine de couleurs et de formes différentes. Et lorsque l’animateur propose de laisser un angle blanc pour symboliser qu’il y a toujours de la place pour de nouvelles couleurs dans l’Église, une jeune fille préfère interpréter cet espace comme étant une porte « parce qu’il faut que les gens puissent entrer et sortir de l’Église ». Parole de sagesse.
Un repas convivial
Ça passe vite quand on s’amuse, c’est déjà l’heure de se retrouver pour le repas. Dans un grand garage aménagé pour l’occasion, un buffet se met en place, chacun-e y déposant ce qu’il/elle a préparé. On partage, on discute, on se donne des nouvelles, on prend le temps.
Pour quoi l’Église? Une après-midi interactive
Mais pas trop quand même. L’après-midi, c’est approfondissement. Le thème « pour quoi l’Église », notez la nuance de formulation, est abordé dans une dimension interne, d’abord. En petit groupe, on répond à une des sept questions proposées comme:
Quelles sont les trois raisons principales qui me poussent à me lever le dimanche matin pour aller au culte ?
comment Dieu construit-il la foi des chrétiens à travers le culte ?
Après une pause, on poursuit avec la dimension externe. Hansueli Gerber introduit un autre temps d’échange en petit groupe en interpellant l’assemblée sur les critiques formulées par celles et ceux qui ne fréquentent pas l'Église. Les petits groupes sont l’occasion d’échanger au sujet de ce qui a été entendu et de se questionner entre autre sur:
Qu’est-ce qui me préoccupe par rapport à l’image et au rôle de l’Église/des églises dans la société/le monde
Que deviendrait notre société s’il n’y avait pas d’Église?
Pendant ce temps, les enfants sont pris en charge par deux animateurs au grand cœur qui leur ont concocté un programme amusant et édifiant.
La journée se termine par un temps d’envoi et bien sûr, une collation.
Une autre journée en perspective
Au terme de cette journée, plusieurs regrettent que pas davantage de personnes aient entendu ce qui a été dit ou participé à la réflexion. Ce sera pour la prochaine fois ! La PMR et le Bienenberg vous donnent rendez-vous en septembre 2020, à Bassecourt, pour une deuxième édition, sur un autre sous-thème d’une grande réflexion sur le sens de l’Église.
Compte-rendu de Valentin Dos Santos