Dans le cadre de notre programme des Études Francophones de Théologie Anabaptiste (EFraTA), nous déclinons chaque année un axe majeur de la théologie anabaptiste, sous différents angles (historique, exégétique, théologique, éthique et pratique, aux niveaux individuel, communautaire et social).
Après deux premières années sur respectivement la Bible et la christologie, avant une quatrième sur la mission, la troisième, en cours, porte sur l’ecclésiologie dans une perspective anabaptiste.
L’Église… Je me rappelle d’un jour où, enfant, j’ai pu assister à la rencontre du groupe de jeunes de notre Église qui, pour l’occasion, se déroulait chez nous. L’animateur a demandé aux jeunes présents de dessiner sur un papier la manière dont ils voyaient leur Église locale. Je n’ai pas souvenir avoir dessiné quelque chose, tellement ces « grands » m’impressionnaient. Je me souviens par contre que l’un d’entre eux (d’une autre Église) a dessiné un tas de cendre dont ressortait une croix à moitié calcinée... Cela m’a troublé. Moi qui croyais que dans l’Église, « tout allait [toujours] pour le mieux dans le meilleur des mondes » ! Depuis, j’ai connu pas mal d’Églises. J’y ai et j’y exerce toujours diverses fonctions. J’y ai et j’y découvre toujours à nouveau la beauté de la foi vécue et de l’engagement chrétien, mais aussi les maladresses, les échecs, les souffrances, la dureté des uns, l’hypersensibilité des autres, etc. Et me revient à l’esprit, alors que j’écris ces quelques lignes, la parole de l’apôtre aux corinthiens, « Vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu » (1 Co 3.9, TOB).
Certes…Mais comment, dans nos communautés, préserver la vie ? Comment y refléter le plus fidèlement possible le projet de Dieu, de justice et de paix ? Comment y vivre une vie communautaire qui tienne compte des besoins si divers et parfois contradictoires des uns et des autres ? Comment y exercer les ministères dans l’esprit de Jésus ? Etc. Etc. Autant de questions, de défis, pour lesquels j’aimerais parfois pouvoir proposer une « recette-miracle » en 10 leçons… Mais je n’en ai jamais trouvé, du moins pas qui tienne la route.
Il a quelques années, par contre, j’ai quand même trouvé « mon » dessin ! Aujourd’hui, quand on me demande ce qui serait pour moi une représentation de l’Église dans ses réalités locales, je dessine un bonhomme en marche, les pieds sur la terre et la tête dans les nuages. Les pieds sur terre, car il faut bien l’admettre, tant qu’on sera sur cette terre, une bonne dose de réalisme sera toujours nécessaire, pour composer avec nos limites et manquements humains. Mais il importe, en même temps, de garder les yeux fixés vers la perspective qui est devant nous : ce que Dieu a prévu pour son Église, ce qu’il prépare, ce vers quoi il nous conduit et vers quoi nous sommes appelés à tendre. L’équilibre entre une réalité et un idéal… Pas forcément facile, sans doute, mais possible, par la grâce de Dieu.
La bonne nouvelle, c’est qu’un jour les perspectives se rejoindront. Quand la nouvelle Jérusalem, la cité sainte, parée comme une épouse pour son époux, descendra du ciel, d’auprès de Dieu, sur la terre (Ap. 21.1-2)… Alors, dans les réalités toutes terrestres qui seront les nôtres, des réalités restaurées et renouvelées, nous pourrons chaque jour expérimenter, ensemble, les uns avec les autres, nous ses peuples, toutes les beautés du parfait projet de Dieu.
Alors, pour 2018, soyons – par la grâce de Dieu – des Églises en route.
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