Pascal Keller

Élargir notre coeur et notre manière de penser pour être témoin aujourd'hui

Le Dieu de la Bible est un Dieu missionnaire qui ne reste pas indifférent face à la rupture entre Lui et sa création, et notamment l’humanité. Depuis Éden où il cherche l’homme et la femme qui se cachent, jusqu’à l’Église qu’Il envoie en mission tout au long des siècles, Dieu est à l’œuvre, habité par le désir de guérir et de se réconcilier avec les humains.

L’Église missionnaire est d’abord celle qui entre dans le désir et le projet de Dieu pour l’humanité. Nous avons besoin de méditer et d’entrer dans la profondeur de l’amour et de la compassion de Dieu pour toute l’humanité y compris pour ses ennemis. Si nous ne sommes pas nourris et interpellés par cet amour, notre détermination et notre ouverture restent faibles, face au défi que représente la mission.

Recevoir et transmettre

Être nourris par l’amour de Dieu consiste à accueillir toujours à nouveau sa bonté d’abord pour nous ! Être remplis de l’amour de Dieu renouvelle notre motivation, comme l’apôtre Paul en témoigne pour lui en 2Co 5,14-15. Recevoir et transmettre l’amour de Dieu va au-delà de nos sentiments naturels, de nos sympathies, de nos affinités. Cela demande un travail de l’Esprit qui ne se fait pas sans notre assentiment, et même notre désir.

La peur, une résistance majeure

Car ce n’est pas toujours si facile d’aller à la rencontre de ceux qui nous entourent et de leur témoigner de notre foi. Même engagés à la suite de Jésus, nous faisons l’expérience de résistances en nous. Nous n’avons pas tous les mêmes et nous ne les vivons pas tous de la même manière.

Il y a la peur, bien sûr. Peur de l’autre, de l’inconnu, du différent.

Une des tendances de notre époque est au repli sur soi, sur sa famille, ses amis, voire son Église. Les médias nous dépeignent un monde dangereux. On observe des crispations identitaires et une méfiance grandissante envers ceux qui sont différents de nous, notamment les immigrés. La peur de l’étranger, qu’il vienne chez nous ou que nous soyons chez lui n’est pas une réalité nouvelle : à deux reprises, le livre de la Genèse (ch. 12 et 20) nous montre Abraham, craintif dans les territoires étrangers, qui fait passer sa femme pour sa sœur, car il a peur qu’on le tue pour la lui prendre. En Genèse 20, Abraham est obligé d’avouer ses préjugés face à Abimélek.

Le livre des Actes se fait l’écho de la profonde résistance de l’Église de Jérusalem à témoigner de l’Évangile de Jésus-Christ à des non-juifs. L’évangélisation des Samaritains commence avec le ministère de Philippe, lui-même loin de Jérusalem non de son propre choix, mais chassé par la persécution qui suivit la mort d’Étienne.

L’évangélisation des païens se fait par l’intermédiaire de Pierre, mais avant que Pierre accepte d’envisager la possibilité d’entrer chez un païen, Corneille, il en a fallu des miracles : visions, voix du ciel, Saint-Esprit qui parle à l’apôtre. Progressivement, Pierre évolue : « Dieu m’a montré qu’il ne fallait dire d’aucun homme qu’il est souillé ou impur » (Act 10,28) ; « En vérité, je comprends que Dieu n’est pas partial, mais qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice est agréé de lui (10,34).

Parallèlement, et toujours suite à la persécution suite à la mort d’Étienne, des croyants en fuite arrivent à Antioche en ne disant « la Parole à personne qu’aux juifs ». Mais quelques-uns parlent aussi à des païens et beaucoup de convertissent.

Élargir nos cœurs et nos manières de penser

Dieu, dans son désir que l’Évangile se propage partout, a contourné l’Église institutionnelle pour que l’Évangile aille aussi vers les non-juifs. Il a obligé L’Église à s’ouvrir, à dépasser les préjugés culturels, raciaux, etc.

Être témoin aujourd’hui nous demande aussi d’élargir nos cœurs et notre manière de penser pour aller vers les autres.

  • Laisserons-nous l’amour de Dieu nous travailler, laisserons-nous le Saint-Esprit faire son œuvre en nous ?

  • Qui sait jusqu’où cela nous conduira ?


Merci à Pascal Keller pour cet article qui nous invite à entrer pleinement dans la mission de Dieu.


Prochaine session FBSE les 20-21 mars 2020 sur le thème:

Être en mission et évangéliser selon la Bible et dans le contexte actuel
Denis Kennel (5 h), Jean-Pierre Magréault (2 h) et David Prigent (2 h)

Découvrez le nouveau programme 2020-2021 en cliquant sur l’image ci-dessous. Il est possible de s’inscrire au premier week-end de l’année pour goûter au programme avant de s’engager sur une année.