Marie-Noëlle Yoder

Poste à pourvoir : Enseignant.e en théologie

 

Nous recherchons un.e

enseignant.e en théologie (40-60%)

 

Description des tâches

  • Enseigner plusieurs disciplines de la théologie dans le cadre des programmes du Bienenberg

  • Planifier et coordonner les programmes du Centre de formation

  • Apporter des enseignements dans les Églises partenaires

Profil souhaité

  • Titulaire d’un master/doctorat en théologie ou en sciences religieuses

  • Bonne connaissance de la théologie anabaptiste et adhésion

  • Expérience confirmée dans le domaine de l’enseignement et capacités pédagogiques

  • Expérience confirmée dans le domaine du pastorat et/ou de la mission

  • Capacité à rendre compte de la foi chrétienne avec conviction et pertinence

  • Capacité à travailler en autonomie

  • Aisance dans les contacts et motivé par un travail en équipe

  • Connaissance des Églises mennonites et de leurs besoins

  • Maîtrise du français. Bonnes connaissances écrites et orales de l’anglais et de l’allemand appréciées

Nous offrons

  • Un poste varié, au service des Églises : gestion de projet, coordination, enseignement, animation

  • Une possibilité de participer au développement des programmes

  • Une possibilité de travailler de façon hybride (présence/distance)

  • Une place dans une équipe dynamique

  • Un salaire selon la grille en vigueur

Entrée en fonction :

1er septembre 2026 ou à convenir

Pour postuler

Délai d’envoi des dossiers : 30 mai 2025

Veuillez adresser votre dossier de candidature composé d’un CV, d’une lettre de motivation et de 3 lettres de référence à :

Marie-Noëlle Yoder, directrice du Centre de formation du Bienenberg, mn.yoder[at]bienenberg.ch

Nous avons hâte de découvrir votre candidature et d’explorer ensemble les possibilités de collaboration.

Télécharger l’annonce au format PDF

 

Mobilisation d'une Église pour FBSE

Un article de Lucile Anger, ancien de l’Église mennonite de Colmar-Ingersheim en concertation avec le collège d’ancien.

Au cours des 12 dernières années, 19 membres de l’Église de Colmar-Ingersheim ont suivi la Formation Biblique pour le Service dans l’Église (FBSE) du Bienenberg. D’autres les avaient précédés plus loin dans le temps. Comment expliquer un tel engouement ?

Donner envie

Les raisons sont diverses et s’entremêlent. Il est difficile de définir le point de départ, un peu comme répondre à la question de savoir qui de l’œuf ou la poule est premier ! Il est certain que la formation au Bienenberg est encouragée par les responsables d’Église, qui l’ont eux-mêmes suivie, afin d’être mieux équipés pour le service.

Cela dit, le fait de côtoyer dans l’Église ceux qui sont à FBSE est la meilleure invitation à s’y engager soi-même. En effet, tous ceux qui en reviennent sont enchantés, boostés. Du coup, certains s’inscrivent sans y avoir été spécialement invités, parce qu’ils y voient un moyen d’approfondir leur foi, ou parce qu’ils ressentent le besoin d’être nourris dans leur(s) engagement(s). Mais surtout, les personnes qui ont bénéficié de FBSE désirent que d’autres puissent en bénéficier à leur tour. Certains ont plus particulièrement à cœur de discerner ceux qui pourraient suivre cette formation, d’aller les voir pour leur en parler et les y inviter personnellement, ce qui a plus d’impact qu’une information à tous.

Atouts de la formule

Dans cet effet d’entraînement, d’autres éléments entrent en jeu, notamment lorsque plusieurs personnes de la communauté y vont en même temps : le fait de covoiturer pour s’y rendre — ce qui offre du temps d’échange —, de pouvoir vivre ensemble sur place, lors des repas, en partageant la même chambre, les mêmes enseignements, renforce les liens. C’est l’occasion de rencontrer des chrétiens d’autres Églises (pas seulement mennonites), de s’écouter et d’échanger. C’est aussi un moment, hors du cadre habituel (famille, travail, Église), propice au recul et au ressourcement. La formule du vendredi soir au samedi après-midi est bien adaptée à la plupart des situations. Et la variété des enseignements comme des intervenant(e)s, leur ouverture, sont enrichissants et permettent à chacun de trouver ce qui lui correspond.

Implication concrète de l’Église locale

L’Église de Colmar-Ingersheim, parce qu’elle estime que la formation est importante, prend en charge une partie des frais, de même que ceux d’EFraTA, des formations décentralisées pour responsables d’Église, de la formation au BAFA[1]… De plus, pour permettre aux couples ayant de jeunes enfants de se libérer pour se former, les autres parents s’organisent pour prendre en charge les enfants. Par ailleurs, les week-ends de formation, avec les sujets traités, sont évoqués lors des annonces, le dimanche qui précède ; les personnes qui y participent sont nommées, et sont à nouveau citées lorsqu’elles ont validé leur formation. Cela rend FBSE familier et associe la communauté à ce que certains de ses membres entreprennent.

Impact dans l’Église

L’Église est encouragée dans sa « politique » de formation, car elle en constate les bénéfices, tant au niveau individuel que communautaire : les apports bibliques et théologiques, ainsi que leur implication éthique, nourrissent les enseignements (prédications, études bibliques, catéchisme…), plus riches et fondés. Les spécificités et valeurs anabaptistes sont davantage mises en avant, ce qui crée un rééquilibrage par rapport à certains courants évangéliques, au niveau du contenu des enseignements, mais aussi de la vie de l’Église (sens de la cène, du baptême, du salut, de la communauté, vie de disciple, etc.). Même si différentes tendances théologiques et spirituelles coexistent, il y a une impulsion. La formation consolide les engagements, voire l’aide à prendre son envol. Il se trouve que tous ceux qui sont depuis un certain temps au conseil d’Église (sauf un qui a suivi une autre formation par le passé), ainsi que les anciens, ont suivi la formation FBSE (et certains d’entre eux également EFraTA). Cela contribue à la cohésion des équipes, aide à parler d’une seule voix, ce qui transparaît dans la vie de l’Église, et souligne le lien fort entre formation et service.

[1] Formation au BAFA en lien avec le grand nombre d’enfants de tous âges dans l’Église d’Ingersheim.

Grandir en caractère

Une interview d’Alexandre Nussbaumer qui permet de mieux comprendre ce qu’est-le caractère en spiritualité chrétienne.

Alexandre Nussbaumer, es-tu un homme de caractère ?

Je l’espère ! Mais à une telle question, ce sont mes proches qui devraient répondre.
Jésus a demandé à ses disciples : « Et pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16.15). C’est Pierre qui va affirmer « Toi, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16.16). Ainsi, « qui suis-je ? » est directement en lien avec l’empreinte que je laisse sur la vie des autres et qu’ils sont mieux à même d’exprimer.

Comment définir la notion de « caractère » en théologie ?

Partons d’une définition simple du caractère comme « manières habituelles de se comporter, de réagir[1]. » Le niveau des comportements représente la partie émergée, visible, de l’iceberg caractère. Descendons un peu plus profondément, avec la définition qu’en propose le philosophe Paul Ricœur : « le caractère c’est toujours ma manière propre de penser, non ce que je pense. […] pouvoirs, motifs, vouloir, tout en moi porte la marque d’un caractère[2]. » Ainsi, le caractère s’exprime dans ma manière d’être présent au monde, à moi-même, à Dieu. La théologie va s’intéresser à l’action de Dieu au sein de cette structure plutôt stable. Comment la vie de Jésus peut-elle amener quelqu’un à une nouvelle manière de vivre ? Comment Paul peut-il écrire aux Galates : « … ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi. Car ma vie humaine, actuelle, je la vis dans la foi du Fils de Dieu… » (Ga 2.20) ?

À quoi ressemble une personne de caractère ?

Le caractère a quelque chose à voir avec les notions d’intégrité et de constance. Une personne de caractère montre le même visage dans toutes les situations.

L’éthique chrétienne n’est-elle pas là pour nous aider à différencier entre ce que les chrétiens doivent faire et ce qu’ils ne doivent pas faire pour respecter la volonté de Dieu ?

Faire/ne pas faire est l’approche privilégiée d’une focale ciblée. L’éthique du caractère propose une focale large, elle s’intéresse davantage au registre être/ne pas être. Plutôt que de demander : « ai-je droit de faire telle chose ? », elle demandera : « quel genre de personne vais-je devenir si je fais telle chose ? » Lorsque Paul écrit aux Corinthiens « Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’est pas constructif » (1 Co 10.23), il inscrit « permis/pas permis » dans une perspective plus large : qu’est-ce que je construis au juste ? On a parfois besoin d’une focale courte, parfois d’une focale plus large.

Quelle est la place de la Bible et de la prière pour construire le caractère chrétien ?

Elles en sont des piliers essentiels. Un caractère s’appuie sur plusieurs piliers. Notamment un récit/histoire qui permet d’incorporer le temps. Par exemple, Abraham, Moïse, Daniel, Jésus, Paul, Pierre, les martyrs de l’Apocalypse adorent Dieu seul et refusent d’adorer un pouvoir humain. Cette répétition permet au lecteur de comprendre qu’adorer Dieu seul est au cœur du caractère chrétien et que cela peut aller jusqu’à coûter la vie. Un caractère se construit aussi par l’acquisition de compétences qu’on appellera vertus ou encore habitudes opératives. La prière est une vertu essentielle. Agir en chrétien ne peut se faire qu’au travers d’elle.

Quelles sont les conséquences d’un manque de caractère ?

L’hypocrisie (littéralement, se cacher sous un masque), la séduction ou la flatterie, la tromperie, l’opportunisme. Ce sont des manières d’être piloté davantage par le bénéfice escompté d’une situation que par un fond intègre et constant.

Comment grandir en caractère chrétien ?

Suivre la formation « Chrétiens de caractère » proposée prochainement par le Bienenberg à Tavannes est une bonne première proposition ! Pour ceux plus avancés, Dietrich Bonhoeffer recommandait aux étudiants de son séminaire de commencer toutes leurs journées par une heure de prière. Grandir en caractère chrétien, c’est laisser Dieu imprégner toute notre personne et cela passe par une forme d’abandon confiant en Dieu.

Quel lien vois-tu entre l’éthique du caractère et la théologie anabaptiste ?

Dans cette ligne du caractère, Hauerwas énonce que la tâche de l’éthique théologique est « d’énoncer le langage de la foi en termes de la responsabilité chrétienne d’être formé en la ressemblance du Christ[3]. » Une conviction très anabaptiste ! Un abandon confiant en Dieu ? Voilà une bonne définition de la Gelassenheit anabaptiste. L’insistance de l’éthique du caractère sur la vision, sur la communauté, sur le récit, fait écho à des convictions centrales de l’anabaptisme sur l’eschatologie, la discipline d’Église et le sermon sur la montagne. Ainsi l’éthique du caractère peut être utilisée comme une grille de lecture de l’anabaptisme.

Pour aller plus loin

Découvrez la formation « Chrétiens de caractère », démarrage le 5 octobre 2024 à Tavannes, BE (Suisse)

[1] François Lelord, Christophe André, Comment gérer les personnalités difficiles, Paris, O. Jacob, 2010, p. 10.

[2] Paul Ricœur, Philosophie de la volonté 1. Le volontaire et l’involontaire, Paris, Aubier, 1949, p. 344-345.

[3] Stanley Hauerwas, Vision and Virtue. Essays in Christian Ethical Reflection, Notre Dame, Fides Publishers, 1974, p. 29.

Le soin de la création, juste un effet de mode ?

Un article de Clément Blanc, pasteur et ambassadeur A Rocha.

Au regard de l’omniprésence de l’écologie dans le discours public, par les médias, les politiques, ou les publicitaires, on peut se sentir submergé et parfois espérer que le sujet soit mis en sourdine, ne serait-ce que pour un temps. Alors quand c’est l’Église qui met à son agenda le soin de la création, il peut y avoir un sentiment de ras-le-bol en considérant que l’Église ne fait que suivre le sujet « à la mode », en se laissant influencer par la société.

L’Église devrait-elle marquer sa différence en refusant d’aborder le sujet de l’écologie ? Ou devrait-elle au contraire-t-elle être la première à souligner l’importance de prendre soin de la création ?

Un moment dans l’histoire

Dans notre relation avec la société, nous n’avons pas à choisir entre simplement suivre le mouvement, ou nous couper du monde qui nous entoure pour vivre de manière indépendante. Être attentif à nos circonstances est au contraire une source permanente d’opportunités pour redécouvrir la richesse de la Bible et apprendre à mettre en pratique son enseignement fidèlement. Les mêmes vérités immuables que nous trouvons dans la Parole trouvent un écho différent dans un monde en perpétuelle évolution. Si nous voulons mettre en pratique tout ce que Jésus nous a enseigné (Mt 28.19), nous devons bien sûr être attentifs à ce qu’il nous a enseigné. Mais nous devons également être attentifs au monde dans lequel nous devons le mettre en pratique. Il me semble que c’était le sens de l’éditorial de Marie-Noëlle Yoder dans le magazine du Bienenberg, quelques mois après le début de la guerre en Ukraine lorsqu’elle disait :

« Heureux les artisans de paix », disait Jésus (Mt 5.9). Cette expression si souvent entendue et répétée prend un sens nouveau en temps de guerre. Elle paraît soudain plus engageante, plus délicate à mettre en œuvre.[1]

Nous sommes toujours appelés à être des artisans de paix, mais notre identité d’artisans de paix s’exprime différemment suivant les circonstances géopolitiques dans lesquelles nous vivons.

Concernant le soin de la création, c’est justement parce que nous vivons un moment historique que nous devons prendre le temps de redécouvrir la richesse de la Bible sur le sujet et apprendre à suivre fidèlement Jésus dans les circonstances qui sont les nôtres. Depuis le début de la révolution industrielle, la capacité de l’humanité à transformer le monde a progressé comme jamais auparavant. Les progrès techniques et l’abondance d’énergie ont produit des fruits remarquables. Mais comme l’a dit un grand philosophe, « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » et malheureusement, l’humanité utilise aussi ses nouveaux pouvoirs pour détériorer profondément la création. Climat, biodiversité, pollutions, épuisement des ressources, les voyants sont au rouge, et tout indique qu’il faille nous préparer à ce que la situation continue d’empirer. Il est donc temps d’interroger la Bible pour discerner avec l’aide de l’Esprit comment être fidèles au Créateur dans ce temps de crises.

Redécouvrir un patrimoine oublié

Voici quelques exemples d’enseignements bibliques qui apparaissent sous un jour nouveau dans notre contexte de crises écologiques multiples :

  • Dieu a confié à l’humanité la mission de dominer, cultiver et garder sa création en tant que créatures, créées à son image (Gn 1 et 2). Comment être fidèle à ce mandat dans une humanité qui exploite bien plus qu’elle garde la création ?

  • La beauté, l’harmonie, la grandeur et la diversité de la création sont pour Dieu des moyens pour révéler à l’humanité sa gloire (Jb 39-41 ; Ps 104 ; Rm 1.19-20 ; Ac 14.17, 17.24-27 ; Ap 4.11). Prendre soin de la création c’est aussi préserver cette source d’adoration pour les chrétiens et ce témoignage pour les non-chrétiens.

  • Les crises écologiques sont majoritairement causées par les plus riches et les victimes d’un environnement détérioré sont d’abord les plus pauvres. Plus que jamais, il est essentiel de refuser de servir « Mammon » en choisissant la générosité et la solidarité plutôt que l’accumulation des richesses.

  • Derrière les crises se cachent des intérêts économiques et politiques contrôlés par des puissants cherchant toujours à atteindre de nouveaux sommets plutôt qu’à servir l’intérêt commun. Comment l’Église peut-elle marquer sa différence par rapport à ces forces que la Bible décrirait comme « babyloniennes » pour être les témoins du Royaume de Dieu sur terre.

  • Face à des perspectives de plus en plus anxiogènes, l’Église à l’opportunité de réapprendre à trouver la paix dans son espérance de vivre un jour dans un monde entièrement renouvelé où les crises écologiques ne seront plus qu’un lointain souvenir.

Notre patrimoine biblique est vaste et la liste pourrait être prolongée. Voilà pourquoi il est temps de prendre le temps de se plonger dans ce patrimoine pour redécouvrir ensemble, avec l’aide de Dieu, comment prendre soin de la création dans un monde en crise.

Découvrez “Soin de la création”

Une formation en partenariat avec A Rocha France.


[1] Marie-Noëlle Yoder, Bienenberg Magazine, éditorial, automne 2022, italique ajouté.

Découvrir le podcast bibletunes

La Bible est indispensable pour nourrir la foi. Seulement, quelle est la place réservée à ce texte s’il n’est ni lu, ni compris ? Un sondage intitulé « Les Français et la Bible » et réalisé par l’IFOP pour l’Alliance biblique française souligne que la lecture de la Bible est nettement en baisse. Le but de bibletunes est de rendre la Bible intelligible pour toutes et tous, et de souligner sa pertinence pour aujourd’hui.

Des méditations suivies sur différents livres de la Bible

Le podcast propose des méditations suivies sur différents livres de la Bible. Les épisodes de 10 minutes sont diffusés 1 fois par semaine, depuis le 14 octobre 2024. Les 22 premiers épisodes seront consacrés à l’épître de Jacques, suivi par le livre d’Esther.

La direction du podcast bibletunes en français a été confiée à Marie-Noëlle Yoder, enseignante en théologie et directrice du Centre de formation du Bienenberg. Passionnée par Dieu et par l’humain, elle utilisera ses compétences pour communiquer le message fondamental de l’Évangile.

Envie d’en savoir plus ?

L’épisode d’intro, ainsi que les premiers épisodes sur l’épître de Jacques peuvent être écoutés !

Un nouvel enseignant au Bienenberg

En été 2024, un nouvel enseignant rejoindra le Centre de Formation du Bienenberg. Dès le 1er septembre, Alexandre Nussbaumer rejoindra l’équipe en place. Il remplacera ainsi Denis Kennel qui quittera ses fonctions en été, après 16 années d’enseignement, dont 10 de direction.

Le nouvel enseignant du Bienenberg se présente ici en quelques lignes.

Alexandre, comment aimes-tu te présenter ?

Comme un pasteur chercheur.

  • Pasteur, car je m’inscris à la suite de Jésus qui accueille et prend soin.

  • Chercheur, car cela nourrit en moi une attitude de contemplation — le monde que Dieu a créé est tellement beau – et une attitude d’humilité — je n’en perçois que quelques bribes —.

Sinon, j’aime aussi bien dire que je suis un homme, que j’ai 46 ans, que je suis marié à Tania et père de trois enfants.

Peux-tu nous dire quels ont été ton parcours et ta formation ?

J’ai grandi en Alsace dans une famille mennonite très engagée dans la foi et j’ai reçu le baptême à mes 18 ans. J’ai ensuite suivi des études d’ingénieur agronome à Paris et je suis parti deux années au Tchad, en lieu et place du service militaire, avec une mission protestante évangélique. A mon retour, j’avais plein de questions sur le sens de la vie, sur les approches culturelles, sociales, économiques, spirituelles de la vie. J’ai pensé que je trouverai quelques réponses en creusant la théologie.

J’ai commencé une formation à la Faculté Libre de Théologie Évangélique (FLTE) à Vaux-sur-Seine, en travaillant également à mi-temps comme ingénieur agronome pour financer tout cela. 4 ans plus tard, je faisais un stage pastoral à l’église mennonite de Châtenay-Malabry et j’en suis devenu pasteur à mi-temps pendant 10 années. J’ai continué de travailler comme ingénieur agronome à mi-temps et j’ai complété ma formation par les Études Francophones de Théologie Anabaptiste (EfraTA) au Bienenberg. À la fin de mon ministère pastoral à Châtenay-Malabry, j’ai pris un temps de retrait pour me former à nouveau : compléter un master de recherche à la FLTE, compléter une formation autour de la connaissance de soi et des autres, compléter une formation à l’accompagnement spirituel.

Ainsi ressourcé, j’ai pu reprendre un ministère pastoral en Alsace à mi-temps, au sein de l’Église évangélique mennonite de Pfastatt il y a trois ans. Attiré par la recherche et l’enseignement théologique, j’ai débuté une thèse à la Faculté protestante de Strasbourg il y a un an, autour de la portée éthique de la Sainte-Cène. J’ai fortement diminué mon activité en agronomie et prévois d’arrêter complètement l’an prochain. J’ai eu l’occasion ces dernières années de participer à différents enseignements au Bienenberg, à l’École Pastorale, à la FLTE et prochainement à la Haute Ecole de Théologie (HET-Pro).

Qu’est-ce qui t’intéresse particulièrement en théologie ?

J’aime faire des liens entre les différentes disciplines de la théologie. Longtemps, la théologie n’a pas été divisée entre les différentes disciplines aujourd’hui séparées sur le plan académique : doctrine, éthique, philosophie, théologie biblique, liturgie, théologie pratique, théologie historique… Il ne venait pas à l’idée des premiers chrétiens qu’il puisse un jour exister des lieux d’études de la théologie qui ne soient pas en lien avec la pratique de la vie chrétienne et l’adoration de Dieu. Relier tout cela aujourd’hui me semble important. Une théologie fondée sur la paix du Christ et l’Esprit-Saint comme agent de la réconciliation voulue par le Père permet de remettre en lien, là où notre culture actuelle tend à séparer et atomiser.

As-tu d’autres centres d’intérêt ?

J’aime jardiner, jouer au volley et passer du temps avec mes enfants et mon épouse, autour d’un jeu de société ou d’un bon film. J’aime aussi le monde associatif, en particulier celui en lien avec la vie chrétienne. Je suis président de la FLTE et également membre de l’espace éthique de l’AEDE, une association médico-sociale d’inspiration mennonite en région parisienne.

Y a-t-il un moment particulièrement significatif dans ton expérience en lien avec l’enseignement de la théologie que tu aimerais partager ?

Je me souviens d’un atelier autour de la notion de caractère chrétien donné à la FLTE l’été dernier. J’avais prévenu les participants qu’ils ne devaient pas s’inquiéter s’ils étaient perdus au cours de l’atelier, car c’est à la fin seulement qu’ils auraient la vue d’ensemble. C’était pour moi une image de la vie qui passe où la cohérence nous est souvent donnée après coup. Certains étudiants bataillaient avec cela, impatients, souhaitant tout de suite tout comprendre, se demandant si cela menait bien quelque part. À la fin, le groupe était ravi. Un étudiant, originaire du Congo, est venu me remercier en me disant qu’il avait cherché pendant des années une telle approche.

Comment envisages-tu ta contribution aux missions du Centre de Formation du Bienenberg ?

Entrer dans une mission, il me semble que c’est premièrement chercher à en accueillir son caractère : l’histoire qui la porte, l’équipe qui la mène, le but qu’elle cherche à atteindre, les moyens dont elle dispose. En cela, il me semble que le Centre de Formation du Bienenberg à une grande richesse qu’il me faudra premièrement apprendre à bien connaître et accueillir.

Ensuite, j’ai été marqué par un théologien pacifiste proche des mennonites, Stanley Hauerwas. Une de ses impulsions me revient, prononcée à l’occasion du cinquantième anniversaire de la publication par Harold Bender de « The Anabaptist Vision ». Stanley Hauerwas interrogeait ainsi son auditoire :

 Si la manière de caractériser votre histoire comme l’illustre Bender ne servait plus à nous aider à affronter les défis qui nous attendent, cela signifierait-il que ceux qui ont fait de vous ce que vous êtes sont perdus ?

La théologie mennonite est justement d’une grande richesse parce qu’elle a donné vie au fil des siècles à des communautés de foi, pertinentes pour la société alentour en pointant vers Jésus et vers son Royaume de Paix. J’espère pouvoir apporter ma contribution à cette histoire. Contribuer à de nouvelles signalisations et repères pour que des personnes et des communautés puissent encore suivre Jésus, dans les défis d’aujourd’hui, au bénéfice de toute la société et pour la gloire de Dieu.


 Source de la citation

[1] Stanley Hauerwas, « Whose Church ? Which Future ? Whither the Anabaptist Vision », repris de In good company: the church as polis, Notre Dame, Indiana, University of Notre Dame Press, 1995, p. 77.

On n’aime « guerre » que la paix… Qu’en disent les Églises pacifistes ?

Par Frédéric de Coninck, Benjamin Isaak-Krauss, Alexandre Nussbaumer

Pour inaugurer une nouvelle maquette des ouvrages publiés par les Éditions Mennonites, voici un petit livre qui traite d’une grande question : la guerre. La guerre qui s’est rapprochée de l’Europe depuis deux ans, la guerre qui frappe durement au Proche-Orient, la guerre qui était toujours là mais que nous avions oubliée…

Trois parties rythment l’ouvrage :

  1. Quel dialogue entre les chrétiens et l’État face à la guerre ?

  2. Lutter autrement, par la résistance civile non-violente

  3. 3. Le rôle de l’Église face à la guerre. Sans nier la complexité du sujet, les auteurs proposent une réflexion inspirée par la tradition des Églises pacifistes.

Trois cas concrets sont également présentés, pour illustrer le propos : le témoignage d’un objecteur de conscience ukrainien, l’exemple des habitants de Kherson en Ukraine, un texte de la Conférence Mennonite Mondiale sur la guerre au Moyen-Orient.

L’objectif du livre est de repenser la question de la guerre et d’interpeller les chrétiens, comme le dit Neal Blough dans la préface : « Quand les Églises incorporeront-elles une théologie de la non-violence dans leur vie à long terme, dans les catéchismes, les prédications, les chants, la formation théologique et dans les actes concrets ? »

Publics

  • Membres d’Églises, pasteurs et responsables d’Églises

  • Aumôniers militaires

  • Personnes et groupes engagés en faveur de la paix

Les auteurs

Frédéric de Coninck, sociologue mennonite, auteur de nombreux ouvrages sur le vécu de la foi dans la société contemporaine.

Benjamin Isaak-Krauss, pasteur de la communauté mennonite de Francfort-sur-le-Main, activement engagé dans la promotion de la paix et de la non-violence.

Alexandre Nussbaumer, actuel pasteur de lʼÉglise mennonite de Pfastatt et enseignant du Centre de formation à partir du 1er septembre 2024.

Quelques mots de présentation

Une présentation vitaminée du dossier.

Un webinaire à découvrir

La soirée de présentation est disponible en replay.

Pour se procurer le dossier, c’est ici, sur le site des éditions mennonites.

Où sont les femmes ?

La conférence “Où sont les femmes ?” vise davantage de collaboration entre les hommes et les femmes dans l’Église.

Elle aura lieu le 27 avril 2024 de 12 à 17h30 sur le Campus de la HET-PRO à Saint-Légier (Suisse).

La question du « plafond de vitrail »

Jean Decorvet, recteur et professeur de la HET-PRO et directeur du Forum Emmaüs, a initialement attiré l’attention du Réseau évangélique suisse sur une problématique récurrente et inquiétante: les femmes, formées en théologies et qualifiées pour le ministère, peinent souvent à trouver un poste en tant que pasteures. Cette interpellation a donné lieu à une réflexion commune, à une étude sur « les femmes dans le ministère de direction » (2023) ainsi qu’à un document de référence du Réseau évangélique Suisse.

Pourquoi existe-t-il un « plafond de vitrail » qui empêche des femmes formées dont la vocation est reconnue d’accéder à des fonctions de direction, et ce dans des communautés en principe ouvertes aux ministères des femmes ?

Une journée stimulante

Lisa Zbinden présentera son travail de Master en thématisant l’écart entre discours et pratiques. L’occasion sera donnée d’entendre plusieurs témoignages et de réfléchir ensemble sur ce qui se vit et ce qui est à vivre.

A travers des enquêtes de terrain, des témoignages et divers éclairages, nous brosserons le tableau de la situation actuelle. Nous réfléchirons ensemble à des projets susceptibles d’encourager davantage de mixité dans les ministères de direction.

La conférence est gratuite et sans inscription. Elle est portée par divers partenaires, dont le Centre de formation du Bienenberg.

Investir dans l'énergie solaire

Au cours des prochains mois, nous allons agrandir notre installation solaire. À l’avenir, cela nous permettra de produire à peu près 50 % de nos besoins annuels en énergie. À long terme, nous pourrons réduire nos coûts énergétiques.

Pour cette extension, nous investissons environ 200 000 CHF. Si possible, nous souhaitons financer ce projet à travers des fonds privés. Toute personne intéressée à participer à cette initiative pertinente et durable par un don ou un prêt peut volontiers s’adresser à Philip Bühler.

 

Contact

Philip Bühler

philip.buehler@hotelbienenberg.ch

+41 (0)61 906 78 05

 

Chroniques d'un pasteur en temps de pandémie

Il y a plus de trois ans que la planète a été secouée par l'émergence du Covid-19, laissant dans son sillage un état général de sidération, d'anxiété et de remise en question des certitudes. Les restrictions imposées à nos libertés soulèvent également des interrogations.

Durant le premier confinement, Stéphane Rhéaume, pasteur de l’Église chrétienne des Frères mennonites de Saint-Eustache, s’est mis à écrire des chroniques pour encourager les chrétiens. Comme le souligne Thierry Le Gall dans la préface, il apporte “un éclairage apaisé, instructif et objectif”.

En parcourant la Bible de manière rigoureuse et humble pour fournir une interprétation fidèle de son message, ces chroniques agissent comme un guide dans l'obscurité. Elles aident à éviter d'être submergé par les événements et les commentaires alarmants, ou de souscrire à des interprétations hâtives. Elles encouragent la réflexion sur la foi, qu'elle soit individuelle ou communautaire, et trouvent dans les enseignements bibliques des raisons solides de maintenir la confiance et l'espoir.

Table des matières

  1. Pour un recadrage biblique et théologique des événements actuels

  2. Faut-il défier le gouvernement et nous rassembler quand même en Église?

  3. Pourquoi limiter nos interactions sociales si Dieu nous protège de tout danger?

  4. Les ordonnances gouvernementales portent-elles atteinte à la liberté religieuse?

  5. Comment pouvons-nous vivre l’Église en temps de confinement?

  6. La Covid-19 signale-t-elle le début de la fin du monde?

  7. Allons-nous vraiment changer après la Covid-19?

  8. Faut-il s’attendre à un effondrement du monde?

  9. Ce que nous vivons actuellement est-il un jugement de Dieu sur l’humanité?

  10. La prière peut-elle nous sauver du coronavirus?

  11. Le coronavirus pourra-t-il nous ramener “sur terre”?

  12. Que penser des catastrophes naturelles?

  13. Que nous enseignent l’apparition et la propagation du Covid-19?

  14. Comment envisager l’avenir, surtout en temps de pandémie?

Ne manquez pas…

Ce dossier de Christ Seul est disponible dans la boutique des éditions mennonites.

Dieu et l'argent

Les mercredis 8 et 22 novembre, le Centre de formation du Bienenberg et le FREE COLLEGE proposent deux soirées ZOOM autour du thème : « Dieu et l’argent ». L’invité de ces deux soirées sera Daniel Marguerat, professeur honoraire de Nouveau Testament, et auteur d’un petit livre stimulant autour de ce thème (1).

 

La débâcle de Crédit Suisse a mis en lumière le rapport curieux que nombre de nos contemporains entretiennent avec l’argent (2). Objet des désirs les plus irrépressibles pour certains, refuge et sécurité ultime pour d’autres… Une chose est sûre : l’argent ne laisse personne indifférent. Jésus a proposé son regard sur l’argent. Un regard original et décalé, puisqu’il a même invité à le profaner afin de faire disparaître dans notre relation à lui toute dimension religieuse.

« Qu’est-ce que l’argent fait de toi ? »

Les mercredis 8 et 22 novembre, le Centre de formation du Bienenberg qui est responsable de la formation au sein des Églises mennonites et le FREE COLLEGE, la formation d’adultes de la FREE, mettent sur pied deux soirées autour de ce thème avec Daniel Marguerat, ancien professeur de Nouveau Testament et auteur du livre « Dieu et l’argent. Une parole à oser » (1). Selon la jolie formule de Daniel Marguerat, la question n’est plus de savoir ce que l’on fait de l’argent, mais ce que l’argent fait de toi… ou de moi. Un être arrimé à ses privilèges ou quelqu’un de disponible au partage et à la générosité ? Pour suivre l’enseignement de Jésus de Nazareth, les premiers disciples ont suivi différentes pistes pour « profaner » le dieu Mammon : la pauvreté radicale, la mise en commun des biens, le don, le bénévolat…

En lien avec une émission de TV

Chacune des deux soirées ZOOM commencera par une émission de TV avec Daniel Marguerat en interview, et se poursuivra par un temps d’échange entre cet auteur et les animateurs de la soirée. Un temps de discussion permettra à chaque participant-e de poser ses questions et d’approfondir ainsi l’enseignement de Jésus sur l’argent. (c)

S’inscrire à la formation « Dieu et l’argent » des 8 et 22 novembre.

https://eglisesfree.ch/free-college/journees/inscription-journees


 Notes

1 Daniel Marguerat, Dieu et l’argent. Une parole à oser, Bière, Cabédita, 2013, 96 p.

2. Ecouter l’émission « Daniel Marguerat et la débâcle de Credit Suisse dans ‘Un R d’Actu’ », Radio R, 22 mars 2023.

https://radio-r.ch/actualite/daniel-marguerat-et-la-debacle-de-credit-suisse-dans-un-r-dactu/

Une Église qui fait le bien

Ce petit dossier écrit par Jean-Marc Bellefleur, invite à un amour mis en action. Il se manifeste au sein de la communauté chrétienne, mais est appelé à dépasser ses murs et à se mettre au service du prochain. Les mots doivent aller de pair avec les gestes pour former un ensemble cohérent qui témoigne de Christ.

N'aimons pas seulement en paroles, avec de beaux discours; Faisons preuve d’un véritable amour qui se manifeste par des actes ! (Jean 3.18)

Quatre chapitres articulent ce dossier inspirant:

  1. Le principe de bienfaisance en Église

L’action sociale s’inscrit dans un certain nombre de jeux d’équilibres. Faut-il davantage marquer de l’attention pour l’Église ou pour l’individu ? Faut-il plutôt dire ou faire ? Comment s’occuper des prochains ici sans oublier les prochains au loin ? Si l’Église va bien, qu’elle a une bonne stratégie de communication et de bonnes relations à l’extérieur, elle est en mesure de faire le bien. Son action sera bienfaisante pour les autres, mais aussi pour elle-même.

2. L’organisation d’une Église qui fait le bien

L’auteur invite à ce qu’un groupe de travail se mette en route pour s’occuper spécifiquement de l’action sociale. Ce groupe doit être discerné et envoyé par l’Église et fonctionner en lien étroit avec ses responsables. Si l’action sociale est pleinement intégrée dans le quotidien de l’Église elle figurera aussi dans son budget. La bienfaisance peut se vivre de bien des façons, mais il est important de prendre les limites de son action en considération.

3. Quelle structure pour la bienfaisance ?

L’action sociale doit-elle être gérée de façon indépendante ou liée à la vie de l’Église ? Quelle place faut-il laisser à la professionnalisation ? Jean-Marc Bellefleur n’évite pas les questions difficiles.

4. Quelques actions possibles

De petites initiatives peuvent être mises en œuvre : un dépôt alimentaire, des repas gratuits, un vestiaire solidaire, une caisse d’aide, une manifestation de soutien.


Un petit livre à commander sur la page des éditions mennonites et à mettre entre les mains de toutes celles et de tous ceux qui se préoccupent de leur prochain.

Retrouver le sens du temps - l'interview!

Interview avec les auteurs du livre Retrouver le sens du temps, un parcours de méditation et de prière.

Retrouver le sens du temps, s’arrêter, faire une pause, c’est possible à la rentrée ? Rencontre avec les auteurs du livre Retrouver le sens du temps pour comprendre l’importance de s’arrêter, même en période d’activité intense, et profiter pleinement de ce livre et des ses enseignements pour votre vie.

1. En quelques mots, pourquoi ce thème « retrouver le sens du temps » et quel est l’objectif du livre ?

Michel Sommer : Notre rapport au temps est devenu problématique, comme le dit le philosophe Hartmut Rosa : « Le sentiment général est de courir de plus en vite sans jamais aller nulle part. » Il parle d’« accélération » dans tous les domaines de la vie, qui a de gros impacts. Pourtant, ce sujet est peu thématisé par les chrétiens, dans les prédications, même si l’accélération gagne aussi les Églises. Par un cheminement de méditation et de prière nourri de textes biblique, l’objectif du livre est d’aider à prendre conscience de son propre rapport au temps, de se donner du temps pour la relation avec Dieu, de se mettre à l’écoute intérieure des textes bibliques sur le temps, et ainsi de « retrouver le sens du temps ».

2. Vous êtes cinq auteurs à avoir participé à l’écriture de ce livre, qu’est-ce qui vous a réuni autour de ce thème ?

Jane-Marie Nussbaumer : Un collectif de cinq auteurs ? Ce n’est pas habituel : plus précisément, il s’agit de trois auteurs, une photographe et une personne qui a relu et coordonné ! Ces cinq personnes se connaissent bien, et pour cause ! Elles font équipe depuis 2005. Dès ce moment, à deux exceptions près, elles ont animé ensemble chaque année une retraite au Centre de Formation et de Rencontre du Bienenberg, près de Bâle en Suisse.

Au cours de ces 17 retraites de six jours, chacune des personnes de l’équipe a trouvé sa place selon ses compétences et goûts. C’est donc presque naturellement que deux livres sont issus de ces retraites : le premier paru en 2015 sur la base des retraites de 2005 à 2009 sur les cinq sens. Le titre de ce premier livre est Nos cinq sens à la rencontre de Dieu – Un parcours de méditation et de prière.

Et c’est lors de la retraite de 2019 que le thème du temps a été proposé. Une partie du matériau de ce livre a été reprise et complétée suite à cette retraite dont le thème était « Pour retrouver le sens du temps ». La structure de chaque chapitre correspond au vécu des matinées de la retraite du Bienenberg : un temps de louange, un texte biblique et des impulsions, puis des pistes pour le temps de méditation et de prière qui se vivait en silence.

3. Vous dites dans le livre que nos emplois du temps sont souvent surchargés, que nous courons beaucoup, ou qu’au contraire, nous sommes dans le « trop peu » : quels problèmes le trop, ou le trop peu peuvent-ils causer à notre relation à Dieu ?

Michel Sommer : Le trop d’activités et le trop de sollicitations nous empêchent de vivre une relation profonde avec Dieu, car ce trop nous éparpille et nous fait rester à la surface de la vie. Le trop peu peut conduire à une forme de repli sur soi malsain dont Dieu est absent.

4. Y a-t-il un moment idéal pour démarrer ce livre : à la rentrée, au début de l’été... lors d’un changement de vie ?

Madeleine Bähler : L’important, c’est d’être réaliste dans la volonté et la possibilité de dégager le temps nécessaire pour vivre la retraite dans une continuité raisonnable. Le plus simple, c’est de prendre son agenda et de regarder comment la démarche proposée sur 16 semaines peut être intégrée. Si l’on sait que l’on part en camp pour deux semaines et que les journées vont être remplies et longues, il est peu probable qu’on pourra trouver un espace pour y vivre des moments de prière méditative. Il faudra donc peut-être planifier une pause et prévoir de reprendre lorsque l’on arrive à dégager le temps et l’espace nécessaires pour bien vivre la démarche.

5. Ce livre se présente comme une retraite à vivre chez soi. Est-ce que vous avez des conseils pour bien vivre cette retraite un peu particulière ?

Madeleine Bähler : Le livre est une invitation à vivre une démarche spirituelle personnelle. Des conseils sont donnés dans le livre pour aider et soutenir cette dimension. Il est recommandé de prendre quelques notes pour retenir des éléments de ce qui a été vécu. Cela permet de voir l’évolution du cheminement et les fruits qui mûrissent peu à peu ou alors les éléments qui continuent à poser problème pour les approfondir avec le Seigneur. Se retrouver au terme de chaque étape avec une personne de confiance pour partager les éléments importants de la relecture peut être très utile. Cela lance d’une part un petit défi pour suivre effectivement la démarche et garder le rythme, et cela permet d’autre part des prises de conscience précieuses.Si l’on arrive à dégager une période de retraite pour faire la démarche en parallèle avec d’autres personnes et se retrouver au terme des étapes 2 à 6, c’est certainement un encouragement et un enrichissement. Toutefois, il faut veiller à ne pas faire fi du cheminement personnel avec le Seigneur et à ne pas se contenter d’une discussion purement théorique sur les sujets abordés dans le livre.

6. Au début de chaque chapitre, il y a une photo à regarder, en lien avec le sujet de la semaine. Tout le monde n’est peut-être pas familier avec cela, à quoi nous invitent ces photos ?

Sabine Schmitt : Les photos sont là pour nous permettre d’appréhender le texte avec notre imagination, les images ont été choisies en écho au texte biblique. Contempler la photo avant de lire le texte, se laisser toucher par les formes, les couleurs, la composition, pourrait bien réserver quelques surprises au « regardeur ». Dieu parle aussi par l’image.

7. Que diriez-vous pour encourager quelqu’un de surbooké à prendre le temps de lire ce livre ?

Claire-Lise Meissner : « Respire ! Tu es plus que ta course, plus que tes contraintes et responsabilités ! Tu es aimé, attendu par le Dieu qui désire faire route avec toi. Ose perdre un peu de temps pour renouveler ta force intérieure et découvre ce que tu peux y gagner pour toi-même et en lien avec les autres ».

8. Et à une personne qui trouve que le temps passe trop lentement ?

Madeleine Bähler : Quand on a l’impression que le temps passe lentement, c’est souvent parce que les jours se ressemblent et qu’il y a peu d’évènements particuliers. Faire la retraite proposée permet d’introduire un moment spécial dans la semaine, un rendez-vous avec le Seigneur que l’on peut soigner. En plus, la démarche offre l’occasion de revisiter son rapport au temps et de découvrir d’autres dimensions peut-être négligées ou perdues qui viendront enrichir le quotidien.

9. Que souhaitez-vous au lecteur, lorsqu’il refermera ce livre ?

Claire-Lise Meissner : Lecteur, lectrice, nous te souhaitons d’avoir vécu au fil des semaines des moments de temps « suspendu » avec le Dieu de la Vie qui, étant hors du temps, te rejoint au présent de ton actualité. Que tu puisses être encouragé-e à continuer à te laisser toucher par sa Parole, interpeler par Jésus pour répondre à ses invitations, un petit pas après l’autre, un jour après l’autre, sous l’inspiration du Saint-Esprit. À la fin de cette lecture active, nous espérons que ta soif de rencontrer Dieu ait été désaltérée et creusée tout à la fois ! Que la mémoire de quelques saveurs d’Évangile, de respirations profondes, de consolations reçues renouvellent ta confiance et ton espérance pour poursuive le chemin ici et maintenant, jusque dans l’éternité de l’Amour.        



Alphabet de spiritualité anabaptiste

En suivant l’alphabet de A à Z en 40 articles courts, ce livre présente les convictions et la spiritualité des anabaptistes. Sous la plume de François Caudwell, on y trouve par exemple:

  • B comme Béatitudes

  • D comme discipulat

  • G comme grâce

  • I comme imitation

  • M comme martyr

  • N comme non-résistance

  • P comme paix

    mais aussi des thèmes moins connus : G comme Gelassenheit, H comme houttériens ou plus surprenants M comme moine, T comme Taizé, W comme Wesley…

A chaque fois, les mots choisis en titre prennent vie et deviennent programme. Chaque notion ou thème est présenté à l’aide de citations de la Bible, mais aussi d’auteurs chrétiens à travers l’Histoire, avec une large place faite aux anabaptistes du 16e siècle bien sûr. Au fil des pages, l’accent typiquement anabaptiste de la suivance du Christ sert de fil rouge.

Une des particularités de l’ouvrage est l’approche « en dialogue », au sens où les citations de provenances ecclésiales ou spirituelles diverses convergent de belle manière, comme un exemple de bienveillance mutuelle chère à l’auteur.

Faut-il lire les articles dans l’ordre?

Le lecteur peut picorer ici ou là au gré des articles sans nécessité de tout lire à la suite ; des questions de réflexion et de discussion sont proposés à la fin de chaque article.

« Le livre parcourt les grands thèmes de la foi pour mettre en valeur la singularité de l’approche anabaptiste. Un bel outil pour ceux qui veulent approfondir leurs racines spirituelles. » (Antoine Nouis)

Public

  • Personnes intéressées par l’histoire ou la théologie anabaptiste

  • Membres et sympathisants des Églises mennonites

  • Groupes de maison

L’auteur

François Caudwell est pasteur des Églises mennonites de France, il exerce un ministère détaché de théologien et d’historien de l’anabaptisme, et apporte un soutien à des Églises locales, en particulier à Lons-le-Saunier.

Infos pratiques

Dossier de CHRIST SEUL 2/2022, Éditions Mennonites, Montbéliard, 11 €, 88 pages Commande et paiement sur la page des Éditions.

Il est possible de s'abonner aux Dossiers de Christ Seul (3 numéros par an) ou de les acheter au numéro. Ils complètent le mensuel Christ Seul, le magazine des Églises évangéliques mennonites de France.

Ne manquez pas le Webinaire !

Mardi 20 septembre 2022 à 20h30

Déroulement : Présentation du livre par l’auteur ; réaction ; questions-réponses avec l’auteur. Renseignements et inscriptions (pour recevoir le lien Zoom) : contact@editions-mennonites.fr ou 03 63 22 01 52. 

"Les crises de la foi", un livre à lire ensemble

Une lecture en groupe et avec les auteurs!

Lire le livre “Les crises de la foi. Étapes sur le chemin de la vie spirituelle ” en groupe c’est maintenant possible!

  • En plus de la lecture du livre, 7 soirées sont prévues pour dialoguer avec Louis Schweitzer et Linda Oyer, professeurs de théologie et fondateurs de la formation à l’accompagnement spirituel (ISCAS).

  • Les rencontres ont lieu les mercredis soirs de 20h15 à 21h30 sur Zoom. Le groupe suivre étape après étape les différentes phases de la vie spirituelle telles qu’elles ont été définies par les auteurs.

La formation est gratuite, mais l’inscription obligatoire! Il est possible d’y participer seul ou en couple, ou même en Église!

Dates

Les mercredis à 20h15 - Télécharger le programme

  • 28 septembre : la crise du prophète Élie

  • 12 octobre: l’apôtre Pierre

  • 2 novembre: la crise de François d’Assise

  • 9 novembre: Les phases de la vie spirituelle

  • 23 novembre: La crise et la fécondité

  • 7 décembre: l’incertitude confiante

  • 14 décembre: vivre ensemble la diversité

Télécharger le flyer

Que faire pour s’inscrire?

  1. S’inscrire gratuitement à la formation via ce lien ou en remplissant le flyer à la main et en le retournant par courrier.

  2. Se procurer le livre - le commander depuis la France ou la Suisse

  3. Participer aux soirées sur zoom!

Histoire, identité et dialogue

Le dernier livre de la collection “Perspectives anabaptistes” a paru aux éditions Excelsis! Ne manquez pas le dernier ouvrage du théologie anabaptiste Neal Blough “Histoire, identité et dialogue: Réformes et réformes radicales.

Neal Blough a écrit de nombreux articles tout au long de sa vie et le contenu de ce livre rassemble des articles publiés dans diverses revues sur une période de 30 ans. Pourtant, il ne s’agit pas ici d’une simple collection. L’organisation du livre n’a rien du hasard. Dans la première partie l’auteur explique les origines du mouvement anabaptiste dans le contexte des réformes. Dans la deuxième partie, l’historien devient théologien et ose le dialogue. Il pose la question du sens et de la signification des événements du passé.

Table des matières

Partie I: L’émergence de l’anabaptisme et et les regards portés sur celui-ci

1. La Réforme, un regard nouveau: villes, paysans et anabaptistes

2. Luther, le père involontaire de la dissidence protestante et de l’anabaptisme?

3. La justification: Luther et l’anabaptisme

4. Pilgram Marpeck: confessionnalisation et coercition

5. La dispute de Lausanne, l’anabaptisme et le pouvoir civil

6. Calvin et les anabaptistes

Partie II: Histoire et théologie, hier et aujourd’hui

7. Histoire du christianisme et histoire de l’Église

8. Harold Bender, “la vision anabaptiste” et les mennonites de France

9. Les Églises de professants: un monachisme de substitution

10. L’expérience de l’Esprit dans l’anabaptisme historique

11. Baptême, Esprit et Église: quelques “disjonctions” dans l’histoire protestante

12. Du “Jésus politique” au “Christ anabaptiste”

13: La sacramentalité de l’Église: l’Église du seizième siècle et Vatican II

14. La Réforme radicale : entre corpus christianum et ghetto

Un livre en vente sur le site d’Excelsis et disponible à l’achat au Centre de Formation du Bienenberg.

Collapsologie? Un nouveau dossier Christ SeuL

Les Éditions mennonites proposent un nouveau dossier: “Crises locales ou effondrement global? Chrétiens dans un monde lézardé” de Frédéric de Coninck

Ce livre est le premier ouvrage en français consacré à la « collapsologie » pour un public chrétien. L’idée d’un effondrement de notre civilisation a le vent en poupe. Qu’en penser : faut-il ignorer les «prophètes de malheur» ou au contraire les prendre au sérieux?

Si Frédéric de Coninck estime d’une part qu’il est impossible de prédire sérieusement l’avenir de sociétés globales, il montre d’autre part que des dérèglements majeurs sont en cours (dérèglement climatique, surconsommation de ressources naturelles, diminution de la biodiversité, enrichissement d’une minorité, fracture technologique...), autant de menaces sérieuses dont l’issue est incertaine.Dans ce contexte, l’appel est lancé aux chrétiens de:

  • gagner en lucidité face aux fins provisoires à distinguer de la Fin

  • prendre conscience du fonctionnement discutable de nos sociétés (primauté à l’économique; recours normal à la violence;priorité au confort sur la justice...)

  • pratiquer l’esprit des Béatitudes et tenir bon

  • vivre l’Évangile de manière communautaire,en collaboration avec d’autres.

Jean-François Mouhot (A Rocha) commente:

Un ouvrage et une analyse équilibrés et prophétiques, que je recommande à tous vigoureusement et sans modération, tout à fait en phase avec les diagnostics et les actions proposées par A Rocha France!

Public

Tous les chrétiens, pas seulement les pasteurs et responsables d’Églises

  • Personnes et groupes intéressés par les questions d’écologie

  • Personnes critiques envers l’écologie

  • Personnes adhérant à la « collapsologie »

  • Jeunes estimant qu’il vaut mieux ne pas avoir d’enfants au vu de l’effondrement

L’auteur

Frédéric de Coninck est sociologue, à la retraite. Il a été longtemps prédicateur dans une Église mennonite en région parisienne. Il est l’auteur de nombreux livres à la croisée de la Bible et des questions de société, et il anime le blog Société espérance.

Une interview en ligne

Un interview en ligne avec Frédéric de Coninck sur la collapsologie aura lieu jeudi 7 avril 2022 à 20 h 30.

Avec la participation de Jean-François Mouhot, directeur d’A Rocha France. 

Vos questions sont bienvenues !   

Modalités d’accès :  https://urlz.fr/hzhA 

ID de réunion : 864 5116 6137 

Code secret : 202078 

Points chauds ouvre ses portes

La formation “Points chauds” ouvre ses portes pour un débat sur la place et le rôle d’Israël! L’occasion de goûter à la formule et de prendre la température avant de découvrir le tout nouveau cycle, avec de nouveaux thèmes!


Télécharger l’invitation en PDF

Résumé des positions en débat

  • Les prophéties territoriales liées à Israël ont été réinterprétées dans le Nouveau Testament en fonction de Jésus le Messie (“accomplissement”), comme d’autres réalités du Premier Testament. Le peuple de Dieu est étendu par l’adhésion au Christ de croyants de toute nation. L’appartenance à un territoire national théologiquement légitimé est en contradiction avec l’Église internationale. L'État d'Israël n'est donc pas à voir comme l'accomplissement des prophéties territoriales.

Michel Sommer, animateur théologique au CeFoR Bienenberg, aumônier à ACCES, Mulhouse

  • L’évangile est indissociable du peuple Juif et de la terre promise à Israël. C’est une forme embryonnaire ou idéologique de l’état actuel d’Israël. J’argumenterai que la théologie et même la missiologie d’aujourd’hui vit « un manque à gagner », celui d’une théologie inclusive de « Israélogie » à l’instar d’Arnold Fruchtenbaum, Mark Kinzer et même Karl Barth.  L’incarnation existe depuis toujours et Dieu veut vivre avec son peuple. Les premières preuves, échecs et réussites du projet Sioniste se sont déroulées en Palestine. La foi en Jésus nous pousse à croire dans la réussite de cette incarnation malgré les limitations humaines, politiques et existentielles. Israël fait toujours partie du destin de l’économie divine et reste le modèle de son œuvre sur la terre. 

    Josué Turnil, directeur de Juifs pour Jésus, France

INSCRIPTION

  • Demander l’inscription par mail à cefor@bienenberg.ch

  • Participer librement aux frais - paiement en ligne. A titre indicatif: 45 € / 50 CHF

  • Accès aux exposés à visionner à l’avance et au lien zoom pour le débat et le moment de questions-réponses. (14 à 17h le 19 mars 2022)