Interview avec les auteurs du livre Retrouver le sens du temps, un parcours de méditation et de prière.
Retrouver le sens du temps, s’arrêter, faire une pause, c’est possible à la rentrée ? Rencontre avec les auteurs du livre Retrouver le sens du temps pour comprendre l’importance de s’arrêter, même en période d’activité intense, et profiter pleinement de ce livre et des ses enseignements pour votre vie.
1. En quelques mots, pourquoi ce thème « retrouver le sens du temps » et quel est l’objectif du livre ?
Michel Sommer : Notre rapport au temps est devenu problématique, comme le dit le philosophe Hartmut Rosa : « Le sentiment général est de courir de plus en vite sans jamais aller nulle part. » Il parle d’« accélération » dans tous les domaines de la vie, qui a de gros impacts. Pourtant, ce sujet est peu thématisé par les chrétiens, dans les prédications, même si l’accélération gagne aussi les Églises. Par un cheminement de méditation et de prière nourri de textes biblique, l’objectif du livre est d’aider à prendre conscience de son propre rapport au temps, de se donner du temps pour la relation avec Dieu, de se mettre à l’écoute intérieure des textes bibliques sur le temps, et ainsi de « retrouver le sens du temps ».
2. Vous êtes cinq auteurs à avoir participé à l’écriture de ce livre, qu’est-ce qui vous a réuni autour de ce thème ?
Jane-Marie Nussbaumer : Un collectif de cinq auteurs ? Ce n’est pas habituel : plus précisément, il s’agit de trois auteurs, une photographe et une personne qui a relu et coordonné ! Ces cinq personnes se connaissent bien, et pour cause ! Elles font équipe depuis 2005. Dès ce moment, à deux exceptions près, elles ont animé ensemble chaque année une retraite au Centre de Formation et de Rencontre du Bienenberg, près de Bâle en Suisse.
Au cours de ces 17 retraites de six jours, chacune des personnes de l’équipe a trouvé sa place selon ses compétences et goûts. C’est donc presque naturellement que deux livres sont issus de ces retraites : le premier paru en 2015 sur la base des retraites de 2005 à 2009 sur les cinq sens. Le titre de ce premier livre est Nos cinq sens à la rencontre de Dieu – Un parcours de méditation et de prière.
Et c’est lors de la retraite de 2019 que le thème du temps a été proposé. Une partie du matériau de ce livre a été reprise et complétée suite à cette retraite dont le thème était « Pour retrouver le sens du temps ». La structure de chaque chapitre correspond au vécu des matinées de la retraite du Bienenberg : un temps de louange, un texte biblique et des impulsions, puis des pistes pour le temps de méditation et de prière qui se vivait en silence.
3. Vous dites dans le livre que nos emplois du temps sont souvent surchargés, que nous courons beaucoup, ou qu’au contraire, nous sommes dans le « trop peu » : quels problèmes le trop, ou le trop peu peuvent-ils causer à notre relation à Dieu ?
Michel Sommer : Le trop d’activités et le trop de sollicitations nous empêchent de vivre une relation profonde avec Dieu, car ce trop nous éparpille et nous fait rester à la surface de la vie. Le trop peu peut conduire à une forme de repli sur soi malsain dont Dieu est absent.
4. Y a-t-il un moment idéal pour démarrer ce livre : à la rentrée, au début de l’été... lors d’un changement de vie ?
Madeleine Bähler : L’important, c’est d’être réaliste dans la volonté et la possibilité de dégager le temps nécessaire pour vivre la retraite dans une continuité raisonnable. Le plus simple, c’est de prendre son agenda et de regarder comment la démarche proposée sur 16 semaines peut être intégrée. Si l’on sait que l’on part en camp pour deux semaines et que les journées vont être remplies et longues, il est peu probable qu’on pourra trouver un espace pour y vivre des moments de prière méditative. Il faudra donc peut-être planifier une pause et prévoir de reprendre lorsque l’on arrive à dégager le temps et l’espace nécessaires pour bien vivre la démarche.
5. Ce livre se présente comme une retraite à vivre chez soi. Est-ce que vous avez des conseils pour bien vivre cette retraite un peu particulière ?
Madeleine Bähler : Le livre est une invitation à vivre une démarche spirituelle personnelle. Des conseils sont donnés dans le livre pour aider et soutenir cette dimension. Il est recommandé de prendre quelques notes pour retenir des éléments de ce qui a été vécu. Cela permet de voir l’évolution du cheminement et les fruits qui mûrissent peu à peu ou alors les éléments qui continuent à poser problème pour les approfondir avec le Seigneur. Se retrouver au terme de chaque étape avec une personne de confiance pour partager les éléments importants de la relecture peut être très utile. Cela lance d’une part un petit défi pour suivre effectivement la démarche et garder le rythme, et cela permet d’autre part des prises de conscience précieuses.Si l’on arrive à dégager une période de retraite pour faire la démarche en parallèle avec d’autres personnes et se retrouver au terme des étapes 2 à 6, c’est certainement un encouragement et un enrichissement. Toutefois, il faut veiller à ne pas faire fi du cheminement personnel avec le Seigneur et à ne pas se contenter d’une discussion purement théorique sur les sujets abordés dans le livre.
6. Au début de chaque chapitre, il y a une photo à regarder, en lien avec le sujet de la semaine. Tout le monde n’est peut-être pas familier avec cela, à quoi nous invitent ces photos ?
Sabine Schmitt : Les photos sont là pour nous permettre d’appréhender le texte avec notre imagination, les images ont été choisies en écho au texte biblique. Contempler la photo avant de lire le texte, se laisser toucher par les formes, les couleurs, la composition, pourrait bien réserver quelques surprises au « regardeur ». Dieu parle aussi par l’image.
7. Que diriez-vous pour encourager quelqu’un de surbooké à prendre le temps de lire ce livre ?
Claire-Lise Meissner : « Respire ! Tu es plus que ta course, plus que tes contraintes et responsabilités ! Tu es aimé, attendu par le Dieu qui désire faire route avec toi. Ose perdre un peu de temps pour renouveler ta force intérieure et découvre ce que tu peux y gagner pour toi-même et en lien avec les autres ».
8. Et à une personne qui trouve que le temps passe trop lentement ?
Madeleine Bähler : Quand on a l’impression que le temps passe lentement, c’est souvent parce que les jours se ressemblent et qu’il y a peu d’évènements particuliers. Faire la retraite proposée permet d’introduire un moment spécial dans la semaine, un rendez-vous avec le Seigneur que l’on peut soigner. En plus, la démarche offre l’occasion de revisiter son rapport au temps et de découvrir d’autres dimensions peut-être négligées ou perdues qui viendront enrichir le quotidien.
9. Que souhaitez-vous au lecteur, lorsqu’il refermera ce livre ?
Claire-Lise Meissner : Lecteur, lectrice, nous te souhaitons d’avoir vécu au fil des semaines des moments de temps « suspendu » avec le Dieu de la Vie qui, étant hors du temps, te rejoint au présent de ton actualité. Que tu puisses être encouragé-e à continuer à te laisser toucher par sa Parole, interpeler par Jésus pour répondre à ses invitations, un petit pas après l’autre, un jour après l’autre, sous l’inspiration du Saint-Esprit. À la fin de cette lecture active, nous espérons que ta soif de rencontrer Dieu ait été désaltérée et creusée tout à la fois ! Que la mémoire de quelques saveurs d’Évangile, de respirations profondes, de consolations reçues renouvellent ta confiance et ton espérance pour poursuive le chemin ici et maintenant, jusque dans l’éternité de l’Amour.