Où sont les femmes

La conférence “Où sont les femmes ?” vise davantage de collaboration entre les hommes et les femmes dans l’Église.

Elle aura lieu le 27 avril 2024 de 12 à 17h30 sur le Campus de la HET-PRO à Saint-Légier (Suisse).

La question du « plafond de vitrail »

Jean Decorvet, recteur et professeur de la HET-PRO et directeur du Forum Emmaüs, a initialement attiré l’attention du Réseau évangélique suisse sur une problématique récurrente et inquiétante: les femmes, formées en théologies et qualifiées pour le ministère, peinent souvent à trouver un poste en tant que pasteures. Cette interpellation a donné lieu à une réflexion commune, à une étude sur « les femmes dans le ministère de direction » (2023) ainsi qu’à un document de référence du Réseau évangélique Suisse.

Pourquoi existe-t-il un « plafond de vitrail » qui empêche des femmes formées dont la vocation est reconnue d’accéder à des fonctions de direction, et ce dans des communautés en principe ouvertes aux ministères des femmes ?

Une journée stimulante

Lisa Zbinden présentera son travail de Master en thématisant l’écart entre discours et pratiques. L’occasion sera donnée d’entendre plusieurs témoignages et de réfléchir ensemble sur ce qui se vit et ce qui est à vivre.

A travers des enquêtes de terrain, des témoignages et divers éclairages, nous brosserons le tableau de la situation actuelle. Nous réfléchirons ensemble à des projets susceptibles d’encourager davantage de mixité dans les ministères de direction.

La conférence est gratuite et sans inscription. Elle est portée par divers partenaires, dont le Centre de formation du Bienenberg.

Un nouvel enseignant au Bienenberg

En été 2024, un nouvel enseignant rejoindra le Centre de Formation du Bienenberg. Dès le 1er septembre, Alexandre Nussbaumer rejoindra l’équipe en place. Il remplacera ainsi Denis Kennel qui quittera ses fonctions en été, après 16 années d’enseignement, dont 10 de direction.

Le nouvel enseignant du Bienenberg se présente ici en quelques lignes.

Alexandre, comment aimes-tu te présenter ?

Comme un pasteur chercheur.

  • Pasteur, car je m’inscris à la suite de Jésus qui accueille et prend soin.

  • Chercheur, car cela nourrit en moi une attitude de contemplation — le monde que Dieu a créé est tellement beau – et une attitude d’humilité — je n’en perçois que quelques bribes —.

Sinon, j’aime aussi bien dire que je suis un homme, que j’ai 46 ans, que je suis marié à Tania et père de trois enfants.

Peux-tu nous dire quels ont été ton parcours et ta formation ?

J’ai grandi en Alsace dans une famille mennonite très engagée dans la foi et j’ai reçu le baptême à mes 18 ans. J’ai ensuite suivi des études d’ingénieur agronome à Paris et je suis parti deux années au Tchad, en lieu et place du service militaire, avec une mission protestante évangélique. A mon retour, j’avais plein de questions sur le sens de la vie, sur les approches culturelles, sociales, économiques, spirituelles de la vie. J’ai pensé que je trouverai quelques réponses en creusant la théologie.

J’ai commencé une formation à la Faculté Libre de Théologie Évangélique (FLTE) à Vaux-sur-Seine, en travaillant également à mi-temps comme ingénieur agronome pour financer tout cela. 4 ans plus tard, je faisais un stage pastoral à l’église mennonite de Châtenay-Malabry et j’en suis devenu pasteur à mi-temps pendant 10 années. J’ai continué de travailler comme ingénieur agronome à mi-temps et j’ai complété ma formation par les Études Francophones de Théologie Anabaptiste (EfraTA) au Bienenberg. À la fin de mon ministère pastoral à Châtenay-Malabry, j’ai pris un temps de retrait pour me former à nouveau : compléter un master de recherche à la FLTE, compléter une formation autour de la connaissance de soi et des autres, compléter une formation à l’accompagnement spirituel.

Ainsi ressourcé, j’ai pu reprendre un ministère pastoral en Alsace à mi-temps, au sein de l’Église évangélique mennonite de Pfastatt il y a trois ans. Attiré par la recherche et l’enseignement théologique, j’ai débuté une thèse à la Faculté protestante de Strasbourg il y a un an, autour de la portée éthique de la Sainte-Cène. J’ai fortement diminué mon activité en agronomie et prévois d’arrêter complètement l’an prochain. J’ai eu l’occasion ces dernières années de participer à différents enseignements au Bienenberg, à l’École Pastorale, à la FLTE et prochainement à la Haute Ecole de Théologie (HET-Pro).

Qu’est-ce qui t’intéresse particulièrement en théologie ?

J’aime faire des liens entre les différentes disciplines de la théologie. Longtemps, la théologie n’a pas été divisée entre les différentes disciplines aujourd’hui séparées sur le plan académique : doctrine, éthique, philosophie, théologie biblique, liturgie, théologie pratique, théologie historique… Il ne venait pas à l’idée des premiers chrétiens qu’il puisse un jour exister des lieux d’études de la théologie qui ne soient pas en lien avec la pratique de la vie chrétienne et l’adoration de Dieu. Relier tout cela aujourd’hui me semble important. Une théologie fondée sur la paix du Christ et l’Esprit-Saint comme agent de la réconciliation voulue par le Père permet de remettre en lien, là où notre culture actuelle tend à séparer et atomiser.

As-tu d’autres centres d’intérêt ?

J’aime jardiner, jouer au volley et passer du temps avec mes enfants et mon épouse, autour d’un jeu de société ou d’un bon film. J’aime aussi le monde associatif, en particulier celui en lien avec la vie chrétienne. Je suis président de la FLTE et également membre de l’espace éthique de l’AEDE, une association médico-sociale d’inspiration mennonite en région parisienne.

Y a-t-il un moment particulièrement significatif dans ton expérience en lien avec l’enseignement de la théologie que tu aimerais partager ?

Je me souviens d’un atelier autour de la notion de caractère chrétien donné à la FLTE l’été dernier. J’avais prévenu les participants qu’ils ne devaient pas s’inquiéter s’ils étaient perdus au cours de l’atelier, car c’est à la fin seulement qu’ils auraient la vue d’ensemble. C’était pour moi une image de la vie qui passe où la cohérence nous est souvent donnée après coup. Certains étudiants bataillaient avec cela, impatients, souhaitant tout de suite tout comprendre, se demandant si cela menait bien quelque part. À la fin, le groupe était ravi. Un étudiant, originaire du Congo, est venu me remercier en me disant qu’il avait cherché pendant des années une telle approche.

Comment envisages-tu ta contribution aux missions du Centre de Formation du Bienenberg ?

Entrer dans une mission, il me semble que c’est premièrement chercher à en accueillir son caractère : l’histoire qui la porte, l’équipe qui la mène, le but qu’elle cherche à atteindre, les moyens dont elle dispose. En cela, il me semble que le Centre de Formation du Bienenberg à une grande richesse qu’il me faudra premièrement apprendre à bien connaître et accueillir.

Ensuite, j’ai été marqué par un théologien pacifiste proche des mennonites, Stanley Hauerwas. Une de ses impulsions me revient, prononcée à l’occasion du cinquantième anniversaire de la publication par Harold Bender de « The Anabaptist Vision ». Stanley Hauerwas interrogeait ainsi son auditoire :

 Si la manière de caractériser votre histoire comme l’illustre Bender ne servait plus à nous aider à affronter les défis qui nous attendent, cela signifierait-il que ceux qui ont fait de vous ce que vous êtes sont perdus ?

La théologie mennonite est justement d’une grande richesse parce qu’elle a donné vie au fil des siècles à des communautés de foi, pertinentes pour la société alentour en pointant vers Jésus et vers son Royaume de Paix. J’espère pouvoir apporter ma contribution à cette histoire. Contribuer à de nouvelles signalisations et repères pour que des personnes et des communautés puissent encore suivre Jésus, dans les défis d’aujourd’hui, au bénéfice de toute la société et pour la gloire de Dieu.


 Source de la citation

[1] Stanley Hauerwas, « Whose Church ? Which Future ? Whither the Anabaptist Vision », repris de In good company: the church as polis, Notre Dame, Indiana, University of Notre Dame Press, 1995, p. 77.

Investir dans l'énergie solaire

Au cours des prochains mois, nous allons agrandir notre installation solaire. À l’avenir, cela nous permettra de produire à peu près 50 % de nos besoins annuels en énergie. À long terme, nous pourrons réduire nos coûts énergétiques.

Pour cette extension, nous investissons environ 200 000 CHF. Si possible, nous souhaitons financer ce projet à travers des fonds privés. Toute personne intéressée à participer à cette initiative pertinente et durable par un don ou un prêt peut volontiers s’adresser à Philip Bühler.

 

Contact

Philip Bühler

philip.buehler@hotelbienenberg.ch

+41 (0)61 906 78 05

 

Un livre sur le genre par Marie-Noëlle Yoder

Les Editions Mennonites ont publié récemment un livre sur les questions de genre, écrit par Marie-Noëlle Yoder, enseignante et directrice au Centre de Formation du Bienenberg et pasteure à l’Eglise mennonite du Sonnenberg (CH).

Ce livre vient à point, vu les évolutions en cours dans la société et dans les Églises en matière de genre. Et beaucoup de jeunes chrétiens sont en question sur la part de nature ou de culture dans l’identité sexuelle ou de genre.

Le livre est structuré en 20 questions. On peut donc y picorer ici ou là, même s’il y a une logique à lire les questions et les réponses dans l’ordre.

Je souligne trois facettes du livre.

1.      On y trouve des explications théoriques sur le vocabulaire et les concepts utilisés par les études de genre. Par exemple : le genre, l’intersexuation, l’identité de genre, l’expression de genre, les rôles de genre, l’orientation sexuelle. Avec pédagogie et en quelques pages, l’autrice permet de comprendre de quoi l’on parle.

 2.      Un effort est fait pour essayer de situer ces notions en lien avec les textes de la Bible. Par exemple, les questions suivantes : La Bible parle-t-elle d’intersexuation ? La Bible donne-t-elle des lignes directrices pour les expressions de genre ? La Bible donne-t-elle des lignes directrices pour les rôles de genre ?

 3.      La posture générale de Marie-Noëlle Yoder est celle du dialogue. Dialogue avec les personnes concernées ou interrogatives, dialogue avec les textes bibliques, dialogue recommandé dans les Eglises sur ces questions de genre. Ce positionnement ressemble à une ligne de crête, comme en témoigne ces mots en première page de l’ouvrage : « Les propos de ce livre seront trop fermés pour certains et trop ouverts pour d’autres. »

Le livre sera utile pour les jeunes (chrétiens) en questionnement par rapport aux questions de genre, aux parents déboussolés et préoccupés, aux responsables d’Eglises en charge de l’accompagnement ou de l’enseignement.

Avec sa double formation, en accompagnement des personnes et en théologie, Marie-Noëlle est bien placée pour proposer cette réflexion sur un sujet complexe de notre époque !

Michel Sommer

 

Référence

Marie-Noëlle Yoder, Quand genre, culture et foi s’entrechoquent – 20 questions sur le genre, Dossiers de Christ Seul 3/2024, Editions Mennonites, Montbéliard, 72 p., 11 €

A commander sur www.editions-mennonites.fr

 

Webinaire avec l’autrice

Mercredi 17 janvier 2024 à 20h30, avec présentation du livre ; réaction de Jonathan Hanley ; questions-réponses avec l’autrice.

Inscriptions (pour recevoir le lien Zoom) jusqu’au 16 janvier 2024 : https://forms.gle/qM33NXUYCX1CPLRi6

Parution : Dis-moi qui tu es... Joies et défis de l’amitié entre chrétiens et musulmans, de David Shenk

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du dernier volume de la collections Perspectives anabaptistes : par David Shenk, Dis-moi qui tu es... Joies et défis de l’amitié entre chrétiens et musulmans

Dans le prolongement de son 1er livre coécrit avec son ami Badru Kateregga, Dis-moi ce que tu crois... Un musulman et un chrétien en dialogue (2015, aux Éditions Excelsis), David Shenk répond cette fois à la question : Les chrétiens et les musulmans peuvent-ils être de vrais amis ? Dans un temps où les conflits religieux ne manquent pas, David Shenk répond par l'affirmative. Il présente douze manières dont les chrétiens peuvent nouer des relations authentiques avec des musulmans, des relations caractérisées par le respect, l’hospitalité et le dialogue sincère, tout en continuant à témoigner de leur foi en Christ.

Fruit d’une longue expérience, cette voie proposée par Shenk fournira d’utiles ressources pratiques pour les missionnaires, pour les formateurs, et pour tous les chrétiens qui côtoient d’une manière ou d’une autre des musulmans.

L’auteur David Shenk (1937-2023) a vécu une grande partie de sa vie en Afrique de l’Est. Il a passé seize années en Somalie et au Kenya, se consacrant au témoignage chrétien et au dialogue avec les musulmans. Décédé en janvier 2023, il a exercé un ministère d'enseignant dans le monde entier, avec comme objectif principal d’équiper l’Église afin qu’elle pratique fidèlement la paix du Christ au sein d’un monde pluraliste. Il est le coauteur de Dis-moi ce que tu crois… Un musulman et un chrétien en dialogue (2015).

Ce livre a reçu le prix Christianity Today du meilleur livre de l’année, en 2016, dans la catégorie « Mission/Église mondiale ». A recommander absolument !

Disponible aux Éditions Excelsis, au prix de 14 €

Bibletunes : un nouveau podcast !

Connaissez le fameux podcast « Bibletunes » ? Ce podcast fascinant existe déjà en allemand, en arabe et en farsi. En 2024, le Centre de Formation du Bienenberg a décidé de s’associer au projet pour développer une version originale en français. Nous nous réjouissons de pouvoir vous présenter ce projet !

Bibletunes, qu’est-ce que c’est ?

Le nom du podcast regroupe deux mots :

1.      « Bible » qui indique l’intention claire de mettre le texte de la Bible, parole de Dieu, en valeur.

2.      « Tune » qui a plusieurs sens en anglais :

a.      Une mélodie (comme dans iTunes, par exemple)

b.      Le fait d’accorder un instrument – se mettre au diapason, sur la même longueur d’onde.

c.      Apporter une amélioration à une voiture (le tuning)

Bibletunes vise à mettre l’Eglise au diapason de la parole de Dieu. Grâce à des méditations et à des impulsions, le podcast cherche à rendre le texte de la Bible accessible et inspirant pour celles et ceux qui souhaitent s’y exposer.

Bibletunes en allemand

Detlef Kühlein a démarré cette aventure le 10 mai 2010. Aujourd’hui, Bibletunes propose 5 épisodes par semaine ! Il y a actuellement plus de 15 000 auditeurs dans 84 pays. De nombreux livres de l’Ancien et du Nouveau Testament ont été présentés et commentés, versets par versets !

Bibletunes en français

Le Centre de Formation du Bienenberg a été sollicité pour proposer une version originale du concept en français en partenariat avec Bibletunes. Le but n’est pas de traduire la version allemande, mais de solliciter un réseau de théologiennes et théologiens compétents pour proposer un contenu pertinent dans le contexte occidental francophone.

De courts épisodes, de 10 à 15 minutes, seront diffusés régulièrement, selon une fréquence qui dépendra des moyens, pour proposer des méditations suivies sur des livres de la Bible. Un commentaire suivi du livre de Jacques, enregistré par Marie-Noëlle Yoder, verra le jour au printemps prochain et permettra de découvrir l’offre Bibletunes en français.

Nous avons hâte de vous faire découvrir cela plus en détail !

Soutenir le projet

Nous sommes actuellement à la recherche d’un groupe de soutien. Si tu crois que les textes bibliques doivent continuer à nous former et à nous transformer et que tu souhaites soutenir cette initiative, tu peux volontiers nous encourager dans cette démarche :

-        Merci de prier pour une mise en place réussie du projet

-        Merci de nous aider à réunir le capital de départ de 30 000 CHF (site web, salaires, publicité) pour permettre le lancement du podcast. Nous pourrons démarrer dès que nous aurons des perspectives financières claires. Nous espérons pouvoir lancer la diffusion régulière à l’automne 2024.


Compte bancaire du Bienenberg en Suisse (avec la mention « Bibletunes »)

Centre de Formation et de Rencontre du Bienenberg 
Bienenbergstrasse 85a, 4410 Liestal, Suisse

Postfinance Berne
IBAN : CH79 0900 0000 4002 8105 8
BIC : POFICHBEXXX

Code QR-Suisse pour les dons

Faire un don avec TWINT

Compte bancaire du Bienenberg en France (avec la mention « Bibletunes »)

Centre de Formation et de Rencontre du Bienenberg
Crédit Agricole d’Alsace, St-Louis
IBAN : FR76 1720 6005 7050 6297 3501 079

 

Chroniques d'un pasteur en temps de pandémie

Il y a plus de trois ans que la planète a été secouée par l'émergence du Covid-19, laissant dans son sillage un état général de sidération, d'anxiété et de remise en question des certitudes. Les restrictions imposées à nos libertés soulèvent également des interrogations.

Durant le premier confinement, Stéphane Rhéaume, pasteur de l’Église chrétienne des Frères mennonites de Saint-Eustache, s’est mis à écrire des chroniques pour encourager les chrétiens. Comme le souligne Thierry Le Gall dans la préface, il apporte “un éclairage apaisé, instructif et objectif”.

En parcourant la Bible de manière rigoureuse et humble pour fournir une interprétation fidèle de son message, ces chroniques agissent comme un guide dans l'obscurité. Elles aident à éviter d'être submergé par les événements et les commentaires alarmants, ou de souscrire à des interprétations hâtives. Elles encouragent la réflexion sur la foi, qu'elle soit individuelle ou communautaire, et trouvent dans les enseignements bibliques des raisons solides de maintenir la confiance et l'espoir.

Table des matières

  1. Pour un recadrage biblique et théologique des événements actuels

  2. Faut-il défier le gouvernement et nous rassembler quand même en Église?

  3. Pourquoi limiter nos interactions sociales si Dieu nous protège de tout danger?

  4. Les ordonnances gouvernementales portent-elles atteinte à la liberté religieuse?

  5. Comment pouvons-nous vivre l’Église en temps de confinement?

  6. La Covid-19 signale-t-elle le début de la fin du monde?

  7. Allons-nous vraiment changer après la Covid-19?

  8. Faut-il s’attendre à un effondrement du monde?

  9. Ce que nous vivons actuellement est-il un jugement de Dieu sur l’humanité?

  10. La prière peut-elle nous sauver du coronavirus?

  11. Le coronavirus pourra-t-il nous ramener “sur terre”?

  12. Que penser des catastrophes naturelles?

  13. Que nous enseignent l’apparition et la propagation du Covid-19?

  14. Comment envisager l’avenir, surtout en temps de pandémie?

Ne manquez pas…

Ce dossier de Christ Seul est disponible dans la boutique des éditions mennonites.

Les Études Francophones de Théologie Anabaptiste (EFraTA) ... à l'étude !

En 2003, à l’initiative de Claude Baecher, Neal Blough et Linda Oyer, le programme des Études Francophones de Théologie Anabaptistes (« EFraTA ») voyait le jour. Portée par le CeFor Bienenberg et le Centre mennonite de Paris, la formation était voulue de niveau universitaire, visant l’approfondissement de la connaissance de l’histoire, de la théologie et de la pratique des ministères dans une perspective anabaptiste – tout en restant en dialogue avec les courants chrétiens contemporains. En contexte francophone, c’était une première.

Le programme, construit sur 4 années, se déclinait selon 4 axes : la Bible (herméneutique), la christologie, l’Église (ecclésiologie) et la mission (missiologie), chacun de ses axes étant abordé dans une perspective anabaptiste et à partir d’une approche pluridisciplinaire : histoire et théologie, exégèse, pratique et spiritualité.

Le contenu des 4 années d’EFraTA

LA BIBLE dans une perspective anabaptiste

L’herméneutique anabaptiste : le christocentrisme de l’Écriture, les enjeux de la différenciation des deux testaments, la communauté comme lieu d’interprétation. Le rôle de la Bible dans la vie individuelle et communautaire.

LA CHRISTOLOGIE dans une perspective anabaptiste

La nature du péché. Les compréhensions de la personne et de l’œuvre du Christ au siècle des Réformes. Les élaborations contemporaines dans l’anabaptisme et les conséquences de cette christologie dans la vie individuelle et communautaire.

L’ECCLÉSIOLOGIE dans une perspective anabaptiste

L’histoire du développement des Églises de professants et de leurs pratiques des ministères. La compréhension contemporaine de l’ecclésiologie (autorité, collégialité, etc.). L’Église et l’État. Comment vivre aujourd’hui une spiritualité communautaire ?

LA MISSION dans une perspective anabaptiste

La compréhension anabaptiste de la mission hier et aujourd’hui, et les aspects concrets qui en découlent : foi et société, communication interculturelle, diaconie, unité des chrétiens, etc.

 

Aujourd’hui, après 5 cycles de 4 années chacun – soit 20 années d’existence (2003–2023), une page se tourne. Parmi les initiateurs du projet et les professeurs réguliers, une bonne partie a pris sa retraite. Des questions se posent …

  • quant au format de la formation, pour élargir la base d’étudiant.e.s susceptibles d’être intéressé.e.s ;

  • quant aux ressources en termes d’enseignant.e.s que nous aurons dans les prochaines années ;

  • quant au niveau d’accréditation souhaité ;

  • quant à la perspective du programme : garder un accent fort sur l’histoire et la théologie anabaptistes, ou aller davantage vers un programme de type « Peace studies », plus orienté vers les questions de justice, paix, résolution des conflits, etc. dans notre contexte ?

 

Ces questions sont devant nous. Une page se tourne, certes, mais le livre n’est pas fini ! Nous croyons et sommes confiants que le Seigneur nous aidera à avancer, discerner ce qui est bon et sera utile aux Églises que nous voulons continuer à servir.   

Dieu et l'argent

Les mercredis 8 et 22 novembre, le Centre de formation du Bienenberg et le FREE COLLEGE proposent deux soirées ZOOM autour du thème : « Dieu et l’argent ». L’invité de ces deux soirées sera Daniel Marguerat, professeur honoraire de Nouveau Testament, et auteur d’un petit livre stimulant autour de ce thème (1).

 

La débâcle de Crédit Suisse a mis en lumière le rapport curieux que nombre de nos contemporains entretiennent avec l’argent (2). Objet des désirs les plus irrépressibles pour certains, refuge et sécurité ultime pour d’autres… Une chose est sûre : l’argent ne laisse personne indifférent. Jésus a proposé son regard sur l’argent. Un regard original et décalé, puisqu’il a même invité à le profaner afin de faire disparaître dans notre relation à lui toute dimension religieuse.

« Qu’est-ce que l’argent fait de toi ? »

Les mercredis 8 et 22 novembre, le Centre de formation du Bienenberg qui est responsable de la formation au sein des Églises mennonites et le FREE COLLEGE, la formation d’adultes de la FREE, mettent sur pied deux soirées autour de ce thème avec Daniel Marguerat, ancien professeur de Nouveau Testament et auteur du livre « Dieu et l’argent. Une parole à oser » (1). Selon la jolie formule de Daniel Marguerat, la question n’est plus de savoir ce que l’on fait de l’argent, mais ce que l’argent fait de toi… ou de moi. Un être arrimé à ses privilèges ou quelqu’un de disponible au partage et à la générosité ? Pour suivre l’enseignement de Jésus de Nazareth, les premiers disciples ont suivi différentes pistes pour « profaner » le dieu Mammon : la pauvreté radicale, la mise en commun des biens, le don, le bénévolat…

En lien avec une émission de TV

Chacune des deux soirées ZOOM commencera par une émission de TV avec Daniel Marguerat en interview, et se poursuivra par un temps d’échange entre cet auteur et les animateurs de la soirée. Un temps de discussion permettra à chaque participant-e de poser ses questions et d’approfondir ainsi l’enseignement de Jésus sur l’argent. (c)

S’inscrire à la formation « Dieu et l’argent » des 8 et 22 novembre.

https://eglisesfree.ch/free-college/journees/inscription-journees


 Notes

1 Daniel Marguerat, Dieu et l’argent. Une parole à oser, Bière, Cabédita, 2013, 96 p.

2. Ecouter l’émission « Daniel Marguerat et la débâcle de Credit Suisse dans ‘Un R d’Actu’ », Radio R, 22 mars 2023.

https://radio-r.ch/actualite/daniel-marguerat-et-la-debacle-de-credit-suisse-dans-un-r-dactu/

Elle est « accro » à la formation pour responsables d’Églises !

Je me souviens encore de mes débuts aux sessions de formation pour anciens, prédicateurs et diacres. C’était en avril 2016 avec ce premier thème de « L’Église participative » réparti en trois soirées, à raison d’une par mois. La progression dans la façon de décliner le thème, la variété des intervenants (trop peu d’intervenantes à mon avis !) et notre participation sous forme de discussions ou autre m’ont très rapidement enthousiasmée. La communion fraternelle, la convivialité et l’accueil dans l’une des Églises mennonites d’Alsace Sud ont également contribué à me faire devenir « accro » de ces soirées !

On y prend et retient ce que l’on peut en fonction de ses connaissances bibliques du moment et de son « état spirituel », mais il y a largement de quoi contenter chaque participant.

Les points de vue apportés sont très enrichissants pour la jeune membre du collège pastoral que je suis alors. « Jésus passe son temps à ‘’déformater’’ le regard des disciples. » Cette phrase-choc est l’un des multiples exemples de ce qui m’a impactée.

Différents thèmes sont traités au fur et à mesure des années : la conversion, l’accueil dans l’Église, l’enseignement du catéchisme aux ados, etc.

Le public est parfois plus restreint, comme lors du module sur la prédication au cours duquel un professionnel des médias m’a fait progresser sur la façon de communiquer et sur la gestuelle en disant : « Mieux s’exprimer oralement, c’est avant tout rester soi-même ou le devenir un peu plus. » Moins de pression du coup ? Sûrement pas ! « Il faut avoir conquis les gens en 8 secondes et faire de la lecture de la Parole de Dieu un moment bouleversant. »

Le dernier thème de 2022, « Servir Dieu avec sa personnalité », m’a quant à lui fait progresser dans ma vie de foi personnelle. En effet, lors de la déclinaison du thème sur « Servir Dieu en ayant Jésus comme modèle », j’ai été percutée par des éléments de la vie de Jésus, parce qu’apportés de façon originale. Et au-delà, à l’instar de Jésus, qui, bien que déçu de ses disciples, ne les a jamais abandonnés, eh bien moi aussi lorsque je suis déçue, j’apprends à présent à continuer à servir.

Merci aux organisateurs et aux intervenants de m’apporter tellement à travers ces soirées !

Marielle Schoffmann, Église du Birkenhof, membre du Collège pastoral

 

Une formation permanente régionale au service des ministères

À raison de trois modules par an, cette formation a lieu dans quatre régions alternativement :

  • Alsace Sud

  • Franche-Comté

  • Alsace Nord

  • Lorraine

Elle est organisée par le Centre de Formation du Bienenberg et la Commission des Ministères des Églises mennonites de France.

Le programme 2023 est disponible ici (régions Alsace Nord et Lorraine), ainsi que les modalités d’inscription. Thèmes traités : Le rôle et l’autorité des anciens – Question de genre et foi chrétienne – S’adapter ou « discipliner : comment bien faire de la pastorale ?

Qui sont les mennonites ?

Qui sont les anabaptistes? Comment les mennonites sont-ils apparus? Où vivent-ils aujourd’hui? Que croient-ils? Hanspeter Jecker, historien de l’anabaptisme, ancien professeur au Centre de Formation du Bienenberg et président de la Société d’Histoire Mennonite Suisse a répondu à ces questions dans une petite brochure pour tous les intéressés. Le texte, à l’origine écrit en allemand a été adapté en français par Michel Sommer. La brochure peut être téléchargée ici ou en cliquant sur l’image de couverture ci-dessous.


Une autobiographie congolaise mouvementée

Les Éditions Mennonites ont récemment publié l’autobiographie de Mulanda Jimmy JUMA, un chrétien congolais au parcours remarquable dans un contexte dramatique.

Le livre raconte l’histoire de Mulanda, né en 1973 sur les berges d’un lac à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Pour échapper aux milices qui se battent, il vit caché avec sa famille dans une maison en herbe au milieu des roseaux, entouré par une insécurité permanente. En 1996, sous les balles et les bombes, il s’enfuit en Tanzanie, au début de ce que l’on nommera la première guerre mondiale africaine qui causera la mort de six millions (oui, six millions) de personnes et le déplacement de 10 millions d’habitants. C’est alors que l’eau du lac Tanganyika est rouge de sang… Il erre ensuite à travers plusieurs pays (Tanzanie, Malawi, Mozambique) pour se réfugier en Afrique du Sud. Là, Mulanda connaît l’apartheid et le racisme dans l’Église et à l’université, échappe à la mort face à des gangs s’en prenant aux réfugiés, comme lui…

En Afrique du Sud, il entend pour la première fois parler du Mennonite Central Committee (MCC) et participe à un programme de guérison des traumatismes. Il écrit :

« Je découvre que je porte ce bagage de traumatismes depuis longtemps. Je pleure littéralement pendant cette formation en partageant mes histoires, des histoires douloureuses. Tout le groupe vient vers moi, m’embrasse et me soutient. Je me sens soulagé à partir de là, j’ai vraiment l’impression qu’un poids a disparu. »

Ce processus de guérison permet à Mulanda de surmonter son désir de vengeance, après avoir tant souffert et après avoir vu tant d’horreurs. Il va se former dans le domaine de la construction de la paix, au niveau relationnel et politique, jusqu’à l’obtention d’un doctorat en Italie, et devenir un agent de la paix auprès d’organismes comme le centre Dag Hammarskjöld en Zambie (du nom d’un ancien secrétaire général de l’ONU, mort dans un accident d’avion en 1961) ou comme le Mennonite Central Committee, dont il deviendra le représentant en RDC, pour servir son pays, puis le représentant pour le Burundi et le Rwanda, sa fonction actuelle. Il intervient aussi dans plusieurs pays à travers le monde, en tant que spécialiste des processus d’élections ou comme médiateur entre gouvernement et groupes paramilitaires en Colombie…

Le livre commence par la description du travail de Mulanda dès 2017 pour le MCC. Puis on remonte à son enfance mouvementée, à sa jeunesse en fuite, à l’étape importante de l’Afrique du Sud pour arriver à ce ministère aux dimensions internationales. Le livre se termine par un chapitre intitulé « Les racines et les ailes d’un bâtisseur de paix », où l’auteur décrit l’importance de ses parents dans la construction de son identité et de son futur engagement, l’importance de rencontres déterminantes dans son parcours, et l’importance de la foi en Dieu qui l’a soutenu.

Une originalité du livre est à signaler : des encadrés explicatifs ponctuent le récit raconté à la première personne par l’auteur ; ils donnent des clés de compréhension très utiles, en particulier au lecteur européen, en matière de (géo)politique, d’économie, d’histoire de la RDC et du sud du continent africain. Ces encadrés ont été rédigés par Daniel Goldschmidt, membre du comité des Dossiers de Christ Seul.

Le livre se lit facilement, parce que le parcours de Mulanda est dramatique, phénoménal et finalement heureux. Pour nous Européens, ce récit nous ouvre à des réalités que nous ignorons ou que nous oublions, celles d’un grand pays africain qui devrait être l’un des pays les plus riches du monde, mais qui subit la corruption et le pillage systématique de ses ressources, au prix de conflits armés quasi permanents.  

Pour quiconque se demande ce que peut signifier s’engager au service de la paix au nom du Christ, une conviction éthique chère entre autres aux mennonites, ce récit est édifiant et inspirant.

J’ai eu le privilège d’échanger une fois par Zoom avec Mulanda ; je n’oublie pas la chaleur de la rencontre, l’humilité de sa personne, le large sourire, l’attention portée, la tranquille détermination… Toutes qualités d’un bâtisseur de paix…

Michel Sommer

 

Pour aller plus loin…

Mulanda Jimmy JUMA, L’eau du lac était rouge – Un bâtisseur de paix congolais au cœur des guerres, Dossier de Christ Seul 1/2023, Editions Mennonites, 96 pages, 11 €. A commander sur : https://www.editions-mennonites.fr

 Rencontrer l’auteur?

 L’auteur donnera une conférence sur zoom le 29 juin 2023 de 19h-21h (heure de Paris). La conférence est gratuite, l’inscription se fait sur le site de justice et paix.

 

 

 

Une Église qui fait le bien

Ce petit dossier écrit par Jean-Marc Bellefleur, invite à un amour mis en action. Il se manifeste au sein de la communauté chrétienne, mais est appelé à dépasser ses murs et à se mettre au service du prochain. Les mots doivent aller de pair avec les gestes pour former un ensemble cohérent qui témoigne de Christ.

N'aimons pas seulement en paroles, avec de beaux discours; Faisons preuve d’un véritable amour qui se manifeste par des actes ! (Jean 3.18)

Quatre chapitres articulent ce dossier inspirant:

  1. Le principe de bienfaisance en Église

L’action sociale s’inscrit dans un certain nombre de jeux d’équilibres. Faut-il davantage marquer de l’attention pour l’Église ou pour l’individu ? Faut-il plutôt dire ou faire ? Comment s’occuper des prochains ici sans oublier les prochains au loin ? Si l’Église va bien, qu’elle a une bonne stratégie de communication et de bonnes relations à l’extérieur, elle est en mesure de faire le bien. Son action sera bienfaisante pour les autres, mais aussi pour elle-même.

2. L’organisation d’une Église qui fait le bien

L’auteur invite à ce qu’un groupe de travail se mette en route pour s’occuper spécifiquement de l’action sociale. Ce groupe doit être discerné et envoyé par l’Église et fonctionner en lien étroit avec ses responsables. Si l’action sociale est pleinement intégrée dans le quotidien de l’Église elle figurera aussi dans son budget. La bienfaisance peut se vivre de bien des façons, mais il est important de prendre les limites de son action en considération.

3. Quelle structure pour la bienfaisance ?

L’action sociale doit-elle être gérée de façon indépendante ou liée à la vie de l’Église ? Quelle place faut-il laisser à la professionnalisation ? Jean-Marc Bellefleur n’évite pas les questions difficiles.

4. Quelques actions possibles

De petites initiatives peuvent être mises en œuvre : un dépôt alimentaire, des repas gratuits, un vestiaire solidaire, une caisse d’aide, une manifestation de soutien.


Un petit livre à commander sur la page des éditions mennonites et à mettre entre les mains de toutes celles et de tous ceux qui se préoccupent de leur prochain.

Retrouver le sens du temps - l'interview!

Interview avec les auteurs du livre Retrouver le sens du temps, un parcours de méditation et de prière.

Retrouver le sens du temps, s’arrêter, faire une pause, c’est possible à la rentrée ? Rencontre avec les auteurs du livre Retrouver le sens du temps pour comprendre l’importance de s’arrêter, même en période d’activité intense, et profiter pleinement de ce livre et des ses enseignements pour votre vie.

1. En quelques mots, pourquoi ce thème « retrouver le sens du temps » et quel est l’objectif du livre ?

Michel Sommer : Notre rapport au temps est devenu problématique, comme le dit le philosophe Hartmut Rosa : « Le sentiment général est de courir de plus en vite sans jamais aller nulle part. » Il parle d’« accélération » dans tous les domaines de la vie, qui a de gros impacts. Pourtant, ce sujet est peu thématisé par les chrétiens, dans les prédications, même si l’accélération gagne aussi les Églises. Par un cheminement de méditation et de prière nourri de textes biblique, l’objectif du livre est d’aider à prendre conscience de son propre rapport au temps, de se donner du temps pour la relation avec Dieu, de se mettre à l’écoute intérieure des textes bibliques sur le temps, et ainsi de « retrouver le sens du temps ».

2. Vous êtes cinq auteurs à avoir participé à l’écriture de ce livre, qu’est-ce qui vous a réuni autour de ce thème ?

Jane-Marie Nussbaumer : Un collectif de cinq auteurs ? Ce n’est pas habituel : plus précisément, il s’agit de trois auteurs, une photographe et une personne qui a relu et coordonné ! Ces cinq personnes se connaissent bien, et pour cause ! Elles font équipe depuis 2005. Dès ce moment, à deux exceptions près, elles ont animé ensemble chaque année une retraite au Centre de Formation et de Rencontre du Bienenberg, près de Bâle en Suisse.

Au cours de ces 17 retraites de six jours, chacune des personnes de l’équipe a trouvé sa place selon ses compétences et goûts. C’est donc presque naturellement que deux livres sont issus de ces retraites : le premier paru en 2015 sur la base des retraites de 2005 à 2009 sur les cinq sens. Le titre de ce premier livre est Nos cinq sens à la rencontre de Dieu – Un parcours de méditation et de prière.

Et c’est lors de la retraite de 2019 que le thème du temps a été proposé. Une partie du matériau de ce livre a été reprise et complétée suite à cette retraite dont le thème était « Pour retrouver le sens du temps ». La structure de chaque chapitre correspond au vécu des matinées de la retraite du Bienenberg : un temps de louange, un texte biblique et des impulsions, puis des pistes pour le temps de méditation et de prière qui se vivait en silence.

3. Vous dites dans le livre que nos emplois du temps sont souvent surchargés, que nous courons beaucoup, ou qu’au contraire, nous sommes dans le « trop peu » : quels problèmes le trop, ou le trop peu peuvent-ils causer à notre relation à Dieu ?

Michel Sommer : Le trop d’activités et le trop de sollicitations nous empêchent de vivre une relation profonde avec Dieu, car ce trop nous éparpille et nous fait rester à la surface de la vie. Le trop peu peut conduire à une forme de repli sur soi malsain dont Dieu est absent.

4. Y a-t-il un moment idéal pour démarrer ce livre : à la rentrée, au début de l’été... lors d’un changement de vie ?

Madeleine Bähler : L’important, c’est d’être réaliste dans la volonté et la possibilité de dégager le temps nécessaire pour vivre la retraite dans une continuité raisonnable. Le plus simple, c’est de prendre son agenda et de regarder comment la démarche proposée sur 16 semaines peut être intégrée. Si l’on sait que l’on part en camp pour deux semaines et que les journées vont être remplies et longues, il est peu probable qu’on pourra trouver un espace pour y vivre des moments de prière méditative. Il faudra donc peut-être planifier une pause et prévoir de reprendre lorsque l’on arrive à dégager le temps et l’espace nécessaires pour bien vivre la démarche.

5. Ce livre se présente comme une retraite à vivre chez soi. Est-ce que vous avez des conseils pour bien vivre cette retraite un peu particulière ?

Madeleine Bähler : Le livre est une invitation à vivre une démarche spirituelle personnelle. Des conseils sont donnés dans le livre pour aider et soutenir cette dimension. Il est recommandé de prendre quelques notes pour retenir des éléments de ce qui a été vécu. Cela permet de voir l’évolution du cheminement et les fruits qui mûrissent peu à peu ou alors les éléments qui continuent à poser problème pour les approfondir avec le Seigneur. Se retrouver au terme de chaque étape avec une personne de confiance pour partager les éléments importants de la relecture peut être très utile. Cela lance d’une part un petit défi pour suivre effectivement la démarche et garder le rythme, et cela permet d’autre part des prises de conscience précieuses.Si l’on arrive à dégager une période de retraite pour faire la démarche en parallèle avec d’autres personnes et se retrouver au terme des étapes 2 à 6, c’est certainement un encouragement et un enrichissement. Toutefois, il faut veiller à ne pas faire fi du cheminement personnel avec le Seigneur et à ne pas se contenter d’une discussion purement théorique sur les sujets abordés dans le livre.

6. Au début de chaque chapitre, il y a une photo à regarder, en lien avec le sujet de la semaine. Tout le monde n’est peut-être pas familier avec cela, à quoi nous invitent ces photos ?

Sabine Schmitt : Les photos sont là pour nous permettre d’appréhender le texte avec notre imagination, les images ont été choisies en écho au texte biblique. Contempler la photo avant de lire le texte, se laisser toucher par les formes, les couleurs, la composition, pourrait bien réserver quelques surprises au « regardeur ». Dieu parle aussi par l’image.

7. Que diriez-vous pour encourager quelqu’un de surbooké à prendre le temps de lire ce livre ?

Claire-Lise Meissner : « Respire ! Tu es plus que ta course, plus que tes contraintes et responsabilités ! Tu es aimé, attendu par le Dieu qui désire faire route avec toi. Ose perdre un peu de temps pour renouveler ta force intérieure et découvre ce que tu peux y gagner pour toi-même et en lien avec les autres ».

8. Et à une personne qui trouve que le temps passe trop lentement ?

Madeleine Bähler : Quand on a l’impression que le temps passe lentement, c’est souvent parce que les jours se ressemblent et qu’il y a peu d’évènements particuliers. Faire la retraite proposée permet d’introduire un moment spécial dans la semaine, un rendez-vous avec le Seigneur que l’on peut soigner. En plus, la démarche offre l’occasion de revisiter son rapport au temps et de découvrir d’autres dimensions peut-être négligées ou perdues qui viendront enrichir le quotidien.

9. Que souhaitez-vous au lecteur, lorsqu’il refermera ce livre ?

Claire-Lise Meissner : Lecteur, lectrice, nous te souhaitons d’avoir vécu au fil des semaines des moments de temps « suspendu » avec le Dieu de la Vie qui, étant hors du temps, te rejoint au présent de ton actualité. Que tu puisses être encouragé-e à continuer à te laisser toucher par sa Parole, interpeler par Jésus pour répondre à ses invitations, un petit pas après l’autre, un jour après l’autre, sous l’inspiration du Saint-Esprit. À la fin de cette lecture active, nous espérons que ta soif de rencontrer Dieu ait été désaltérée et creusée tout à la fois ! Que la mémoire de quelques saveurs d’Évangile, de respirations profondes, de consolations reçues renouvellent ta confiance et ton espérance pour poursuive le chemin ici et maintenant, jusque dans l’éternité de l’Amour.        



Alphabet de spiritualité anabaptiste

En suivant l’alphabet de A à Z en 40 articles courts, ce livre présente les convictions et la spiritualité des anabaptistes. Sous la plume de François Caudwell, on y trouve par exemple:

  • B comme Béatitudes

  • D comme discipulat

  • G comme grâce

  • I comme imitation

  • M comme martyr

  • N comme non-résistance

  • P comme paix

    mais aussi des thèmes moins connus : G comme Gelassenheit, H comme houttériens ou plus surprenants M comme moine, T comme Taizé, W comme Wesley…

A chaque fois, les mots choisis en titre prennent vie et deviennent programme. Chaque notion ou thème est présenté à l’aide de citations de la Bible, mais aussi d’auteurs chrétiens à travers l’Histoire, avec une large place faite aux anabaptistes du 16e siècle bien sûr. Au fil des pages, l’accent typiquement anabaptiste de la suivance du Christ sert de fil rouge.

Une des particularités de l’ouvrage est l’approche « en dialogue », au sens où les citations de provenances ecclésiales ou spirituelles diverses convergent de belle manière, comme un exemple de bienveillance mutuelle chère à l’auteur.

Faut-il lire les articles dans l’ordre?

Le lecteur peut picorer ici ou là au gré des articles sans nécessité de tout lire à la suite ; des questions de réflexion et de discussion sont proposés à la fin de chaque article.

« Le livre parcourt les grands thèmes de la foi pour mettre en valeur la singularité de l’approche anabaptiste. Un bel outil pour ceux qui veulent approfondir leurs racines spirituelles. » (Antoine Nouis)

Public

  • Personnes intéressées par l’histoire ou la théologie anabaptiste

  • Membres et sympathisants des Églises mennonites

  • Groupes de maison

L’auteur

François Caudwell est pasteur des Églises mennonites de France, il exerce un ministère détaché de théologien et d’historien de l’anabaptisme, et apporte un soutien à des Églises locales, en particulier à Lons-le-Saunier.

Infos pratiques

Dossier de CHRIST SEUL 2/2022, Éditions Mennonites, Montbéliard, 11 €, 88 pages Commande et paiement sur la page des Éditions.

Il est possible de s'abonner aux Dossiers de Christ Seul (3 numéros par an) ou de les acheter au numéro. Ils complètent le mensuel Christ Seul, le magazine des Églises évangéliques mennonites de France.

Ne manquez pas le Webinaire !

Mardi 20 septembre 2022 à 20h30

Déroulement : Présentation du livre par l’auteur ; réaction ; questions-réponses avec l’auteur. Renseignements et inscriptions (pour recevoir le lien Zoom) : contact@editions-mennonites.fr ou 03 63 22 01 52.